Ce qui a fait bouger les marchés en novembre
- Les indices boursiers mondiaux ont poursuivi sur leur lancée du mois d’octobre, stimulés par les intentions exprimées par les banques centrales de mitiger les futures hausses de taux, ainsi que par les premiers signes d’un recul de l’inflation.
- L’inflation reste d’ailleurs la variable qui a l’impact le plus décisif sur les marchés boursiers et obligataires.
SURVOL DES BOURSES MONDIALES |
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Pays |
Indice |
Rendement |
Évolution |
Rendement cumulatif |
Canada |
S&P/TSX |
+5,54 % |
|
-1,00 % |
États-Unis |
S&P 500 |
+4,94 % |
|
-6,74 % |
|
Nasdaq |
+3,87 % |
|
-20,72 % |
Bourses internationales |
EAFE |
+10,58 % |
|
-8,26 % |
Pays émergents |
|
+14,13 % |
|
-13,01 % |
Chine |
MSCI Chine |
+28,91 % |
|
-20,35 % |
*Tous les chiffres sont en devise canadienne.
Source : Morningstar Direct.
Événements marquants
Ralentissement des hausses de taux directeurs en vue
La Banque du Canada devait augmenter ses taux le 7 décembre, ce qu’elle a fait, optant pour un rehaussement de 0,50 %. Les marchés anticipent maintenant une fin des hausses au cours du 2e trimestre de 2023. Le taux directeur devrait alors se situer entre 4,25 % et 4,50 %.
La Réserve fédérale américaine (Fed) a relevé ses taux au début de novembre, tel que prévu. Les marchés anticipent d’autres hausses jusqu’en mai 2023, avec une stabilisation des taux aux environs de 5 %. Présentement, ils sont à 4 %. La majoration attendue lors de la prochaine rencontre de la Fed le 14 décembre est de 0,50 %.
Une fois les rondes de hausses terminées, les taux pourraient se stabiliser à des niveaux élevés pendant un bon moment. L’impact de ces augmentations sur l’économie n’est pas instantané et les effets peuvent prendre un certain temps à se concrétiser. Les banques centrales vont attendre la confirmation de baisses soutenues de l’inflation sur une période de plusieurs mois avant d’amorcer une réduction des taux.
Rappel du mandat des banques centrales
La majorité d’entre elles a comme seul mandat la stabilité des prix, qui se caractérise par un taux d’inflation aux environs de 2 %. Une création d’emplois plus forte qu’anticipée est donc perçue comme une accélération de l’économie, ce qui incite les banques centrales à relever les taux davantage. Par ricochet, ces hausses font chuter les indices boursiers.
Ce qu’il faut comprendre, c’est que les marchés boursiers resteront volatils tant que l’inflation, et par conséquent le niveau des taux d’intérêt requis pour la réduire, ne seront pas stables. Dans un tel contexte, toutes les rencontres des banques centrales et toutes les données officielles concernant l’inflation sont considérées comme des évènements marquants.
Légère baisse de l’indice des prix à la consommation
Aux États-Unis, l’indice des prix à la consommation (IPC) est passé de 8,2 % à 7,7 % sur une base annuelle, ce qui a entraîné les marchés boursiers et obligataires à la hausse. Le discours du 30 novembre dernier du président de la Fed a été perçu comme adoptant un ton plus positif et, à son tour, il a propulsé les marchés à la hausse.
Remontée de la Chine
La possibilité d’un allègement de la politique zéro COVID et les résultats appréciables des entreprises technologiques ont procuré une forte impulsion à l’indice MSCI Chine, qui a connu une augmentation de près de 30 % durant le mois de novembre.
Les manifestations populaires en Chine contre les méthodes de gestion de la COVID par les autorités gouvernementales semblent avoir poussé ce même gouvernement à assouplir une partie des mesures draconiennes mises en place, pour éventuellement paver la voie à une suspension de la politique zéro COVID au printemps 2023.
Situation de l’emploi
Aux États-Unis, la création d’emplois a été plus élevée qu’anticipée avec 263 000 nouveaux emplois, comparativement aux 200 000 attendus. Le taux de participation de la population active a encore diminué, passant de 62,2 % à 62,1 %, ce qui constitue un élément négatif puisque moins de gens travaillent ou cherchent activement un emploi. Le taux de chômage est resté stable à 3,7 %. En hausse de 5,1 % depuis l’année dernière, le salaire horaire est plus élevé que prévu. Le marché de l’emploi reste donc en excellente santé, ce qui est perçu négativement par les marchés.
Au Canada, la création d’emplois en novembre était alignée avec les attentes puisque 10 100 nouveaux emplois se sont ajoutés. Élément négatif, le taux de participation de la population active a diminué, passant de 64,9 % à 64,8 %. Cette baisse explique aussi pourquoi le taux de chômage a chuté à 5,1 %. Le salaire horaire, en hausse de 5,4 % depuis l’année dernière, a diminué par rapport au mois dernier. Le marché de l’emploi reste donc au beau fixe.
Le phénomène de pénurie de main-d’œuvre continue de produire ses effets autant au Canada qu’aux États-Unis. La réouverture de ces pays à l’immigration devrait apporter une solution à la carence endémique observée depuis la pandémie, mais le retour à la normale prendra un certain temps.
Résultats – obligations canadiennes
L’indice des obligations universelles FTSE Canada, qui regroupe les obligations, a affiché un rendement négatif de 10,2 % depuis le début de l’année.
(Source : : Bisam/Factset)
Comportement de nos fonds
Notre veille stratégique
Nos gestionnaires internes et externes ont pris plusieurs mesures, et continuent de les appliquer pour réduire les risques dans les portefeuilles.
Au niveau tactique, après une réduction de la pondération des titres boursiers canadiens en juillet, nous avons adopté une position plus neutre. Cette pondération neutre prévaut maintenant dans toutes les régions géographiques. Aux États-Unis, nous conservons un biais envers les entreprises de grande capitalisation, qui résistent mieux à la volatilité ambiante et qui peuvent tirer profit de l’inflation.
Nos gestionnaires investissent dans des titres de qualité, qui sont moins volatils. Ils cherchent aussi à privilégier les entreprises qui ont la capacité de transférer les hausses de coûts et donc, de limiter l’effet de l’inflation sur leurs marges de profit.
En ce qui concerne le revenu fixe, certaines stratégies continuent de limiter l’effet négatif des hausses de taux sur les portefeuilles.
Principaux risques
- Une politique monétaire trop restrictive pourrait causer une récession importante.
- La possibilité d’un épisode de stagflation, c’est-à-dire d’une croissance économique anémique et d’une inflation élevée, est toujours présente. Cette situation est négative pour les marchés boursiers.
- Une récession importante pourrait sévir en Europe si les conditions climatiques de l’hiver s’avèrent particulièrement difficiles.
- Une escalade du conflit en Ukraine pourrait s’étendre à d’autres pays européens.
Indicateurs fondamentaux
Certains indicateurs économiques que nous continuons de suivre en novembre.
Taux directeurs au Canada, en Europe et aux États-Unis
Les hausses de taux se poursuivent et les banques centrales sont agressives dans leurs actions visant à réduire les pressions inflationnistes. Les marchés anticipent une fin des hausses vers le 2e trimestre de 2023.
Tenant compte des données économiques, les hausses pourraient être plus importantes qu’anticipé et les taux rester à des niveaux élevés plus longtemps que prévu.
Indice global des directeurs d’achats
Depuis quelques mois, les indications provenant des acheteurs de la plupart des pays sont en territoire de contraction, soit sous la barre des 50.
Taux d’inflation
Le taux d’inflation continue de dépasser de loin la cible des banques centrales, ce qui les force à augmenter les taux directeurs. La tendance à la baisse devrait cependant se poursuivre.
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François Landry, CFA Vice-président et chef des placements |
Yann Furic, B.B.A., M. Sc., CFA Gestionnaire principal, répartition d’actifs et stratégies alternatives |
Source des données : Bloomberg
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