Yann Furic
B.B.A., M. Sc., CFAMD
Gestionnaire principal, répartition d’actifs et stratégies alternatives
Ce qui a fait bouger les marchés en février
Le mois de février a été difficile autant pour les marchés boursiers que les marchés obligataires. Les gains encourageants réalisés en janvier ont été réduits, mais les rendements restent tout de même positifs depuis le début de l’année 2023.
SURVOL DES BOURSES MONDIALES |
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Pays |
Indice |
Rendement |
Évolution |
Rendement cumulatif |
Canada |
S&P/TSX |
-2,45 % |
|
+4,78 % |
États-Unis |
S&P 500 |
-0,46 % |
|
+4,19 % |
|
Nasdaq |
+1,01 % |
|
+10,14 % |
Bourses internationales |
EAFE |
-0,10 % |
|
+6,35 % |
Pays émergents |
|
-4,59 % |
|
+1,38 % |
Chine |
MSCI Chine |
-8,55 % |
|
+0,66 % |
*Tous les chiffres sont en devise canadienne.
Source : Morningstar Direct.
Événements marquants
Inflation en légère baisse
Au Canada comme aux États-Unis, les taux d’inflation ont connu une certaine baisse, cependant beaucoup moins rapide qu’escomptée par la Banque du Canada et la Réserve fédérale américaine (Fed). Au vu de cette situation, les taux d’intérêt pourraient poursuivre leur ascension et surtout, rester à des niveaux élevés beaucoup plus longtemps que prévu.
Tant et aussi longtemps que l’inflation, et donc le niveau des taux d’intérêt requis pour la maîtriser, ne seront pas stabilisés, la volatilité perdurera sur les marchés financiers. Les rencontres et les annonces des banques centrales, de même que la publication des données officielles concernant l’inflation, et aussi la situation de l’emploi, continuent de monopoliser l’attention des marchés et des investisseurs.
Progression des taux directeurs
Après avoir relevé son taux directeur de 0,25 % le 25 janvier dernier, la Banque du Canada semble prête à prendre une pause, considérant les données économiques récentes. À sa rencontre du 8 mars, elle n’a d’ailleurs annoncé aucune nouvelle hausse de taux, lequel se situe toujours à 4,5 %.
Les craintes inflationnistes ont diminué sensiblement et ont fait place à l’anticipation d’une baisse des profits des entreprises en 2023.
Un marché de l’emploi toujours vigoureux
Aux États-Unis, la création d’emplois a été plus élevée qu’anticipé avec un ajout de 311 000 emplois comparativement aux 225 000 attendus. Le taux de participation de la population active a augmenté, passant de 62,4 % à 62,5 %, ce qui dénote un accroissement des travailleurs actifs ou en recherche d’emploi. Le taux de chômage est en hausse à 3,6 %, alors que le salaire horaire, qui a connu une majoration de 4,6% sur une période d’un an, plafonne et s’avère plus faible que les attentes. Le marché de l’emploi n’a pas perdu sa vigueur.
Au Canada, la création de 21 800 emplois surpasse largement les attentes de 10 000. Le taux de chômage est resté stable à 5 %, tout comme le taux de participation de la population active, qui s’est consolidé à 65,7 %.
Bonnes nouvelles, mauvaises nouvelles
La pénurie de main-d’œuvre qui existait avant la pandémie ne s’est toujours pas résorbée. Les licenciements massifs dans le secteur de la technologie ne semblent avoir eu aucun effet majeur sur la situation et la demande de main-d’œuvre reste forte.
Le but proclamé des majorations de taux des banques centrales reste toujours de ralentir l’économie. Dans ce contexte, les bonnes nouvelles économiques et une demande accrue de travailleurs sont, en fait, de mauvaises nouvelles puisqu’elles semblent indiquer une recrudescence de l’activité économique, et non une décélération.
Le ralentissement économique que visent les banques centrales devrait entraîner des pertes d’emplois, mais la pénurie actuelle de travailleurs devrait les limiter.
Résultats – obligations canadiennes
L’indice des obligations universelles FTSE Canada, regroupant les obligations, a affiché un rendement positif de 1,04 % depuis le début de l’année.
(Source : Morningstar Direct)
Comportement de nos fonds
Notre veille stratégique
Nous continuons de privilégier la prudence dans nos investissements. Nos gestionnaires externes détiennent des titres de qualité, qui sont moins volatils que le marché. Ces gestionnaires cherchent aussi à privilégier les entreprises qui ont la capacité de transférer les hausses de coûts, afin de limiter l’effet de l’inflation sur leurs marges de profit.
Pour nos clients, nous conservons une pondération élevée de titres boursiers canadiens qui réagissent positivement dans un environnement inflationniste. La réouverture de la Chine a aussi lancé un signal positif en ce qui concerne le prix des matières premières et de l’énergie. Quant à la transition énergétique, elle a créé un contexte avantageux pour la demande de métaux.
Au niveau tactique, la pondération des titres qui ont un historique de croissance des dividendes et des titres bancaires canadiens a été augmentée depuis le début de l’année.
Du côté du revenu fixe, certaines stratégies continuent de limiter l’effet négatif des hausses de taux sur les portefeuilles.
Principaux risques
- Une politique monétaire trop restrictive de la part des banques centrales pourrait provoquer une récession importante. De même, le maintien de taux d’intérêt élevés durant une période prolongée pourrait avoir comme conséquence une réduction des profits des entreprises.
- La possibilité d’un épisode de stagflation, c’est-à-dire d’une croissance économique anémique et d’une inflation élevée, est toujours présente. Cette situation est négative pour les marchés boursiers.
- Une escalade du conflit en Ukraine pourrait déborder vers d’autres pays européens.
- Une escalade des tensions entre la Chine et les États-Unis concernant le statut de Taiwan pourrait mener à un affrontement.
Indicateurs fondamentaux
Certains indicateurs économiques que nous continuons de suivre en février.
Taux directeurs au Canada, en Europe et aux États-Unis
Les hausses de taux se poursuivent et les banques centrales sont agressives dans leurs actions afin de réduire les pressions inflationnistes. Ces hausses pourraient être plus importantes qu’anticipé, en fonction des données économiques, et les taux rester à des niveaux élevés plus longtemps que prévu.
Indice global des directeurs d’achats
Les indications des acheteurs sont partagées ce qui, pour la plupart des pays, constitue une amélioration comparativement aux derniers mois. La reprise s’est poursuivie en février.
Taux d’inflation
Le taux d’inflation continue de dépasser largement la cible des banques centrales, entraînant des augmentations des taux directeurs. La tendance à la baisse devrait se poursuivre, mais elle n’a pas encore atteint le rythme de décroissance espéré par les investisseurs et les banques centrales. La lenteur de cette décélération pourrait obliger les banques centrales à maintenir leurs politiques restrictives durant une période prolongée.
Gestionnaire principal, répartition d’actifs et stratégies alternatives
Source des données : Bloomberg
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