Ce qui a fait bouger les marchés en octobre
- Les indices boursiers canadiens et américains ont fait bonne figure en octobre grâce, entre autres, à la forte hausse du secteur pétrolier.
- Globalement, l’inflation reste la variable dont l’impact est le plus déterminant sur les marchés boursiers et obligataires.
- En Chine, la réélection attendue du président Xi-Jinping confirme son emprise totale sur le pouvoir.
SURVOL DES BOURSES MONDIALES |
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Pays |
Indice |
Rendement |
Évolution |
Rendement cumulatif |
Canada |
S&P/TSX |
+5,57 % |
|
-6,19 % |
États-Unis |
S&P 500 |
+7,31 % |
|
-11,13 % |
|
Nasdaq |
+3,18 % |
|
-23,68 % |
Bourses internationales |
EAFE |
+4,61 % |
|
-17,04 % |
Pays émergents |
|
-3,81 % |
|
-23,78 % |
Chine |
MSCI Chine |
-17,42 % |
|
-38,22 % |
*Tous les chiffres sont en devise canadienne.
Source : Morningstar Direct.
Événements marquants
À quand la fin des hausses des taux directeurs?
Les banques centrales australienne et canadienne ont augmenté leur taux d’intérêt, mais plus faiblement que prévu. Ce ralentissement a été perçu positivement par les marchés, qui entrevoient une fin prochaine des hausses de taux.
Rappelons que la plupart des banques centrales ont pour seul mandat la stabilité des prix, qui se caractérise par un taux d’inflation oscillant autour de 2 %. C’est pourquoi, dans la situation actuelle, toutes les rencontres des banques centrales et les données officielles concernant l’inflation sont considérées comme des évènements marquants.
Il faut bien comprendre que les marchés resteront volatils tant que l’inflation et par conséquent, le niveau des taux d’intérêt requis pour la réduire ne seront pas stabilisés.
Soubresauts en Grande-Bretagne
La démission de Liz Truss après 44 jours à la tête du gouvernement de la Grande-Bretagne et son remplacement par l’ancien ministre des Finances Rishi Sunak ont réussi à calmer les marchés obligataires. La forte volatilité des taux obligataires, la dévaluation de la livre sterling et les craintes de graves problèmes pour les fonds de pension britanniques mettent en garde les autres gouvernements mondiaux : abstenez-vous de mettre de l’avant des mesures fiscales expansionnistes qui endettent le pays, alors que les banques centrales cherchent à combattre l’inflation!
Les politiques décrétées par les banques centrales cherchent à réduire la demande de produits et services dans le but de limiter l’inflation. Comme nous le démontre l’exemple de la Grande-Bretagne, il est contre-productif pour les gouvernements de réduire les taxes et les impôts pour augmenter la demande pour ces même produits et services.
Prise de pouvoir unilatérale
Le 23 octobre, le président Xi-Jinping a été reconduit à la présidence du Parti communiste chinois pour un mandat de cinq ans et les marchés cherchaient à savoir s’il exercerait un contrôle total sur le pays ou non. La composition de son conseil, le Politburo, a été strictement réservée à ses proches et alliés, sans aucun contrepoids. Cette nouvelle a entraîné une forte baisse de 8,2 % des marchés chinois le 24 octobre.
Situation de l’emploi
Aux États-Unis, la création d’emplois a été encore une fois plus élevée qu’anticipé à 261 000 par rapport aux 193 000 emplois attendus. Le taux de participation de la population active a diminué, ce qui constitue un élément négatif puisque moins de gens travaillent ou cherchent activement un emploi. Ce taux est ainsi passé de 62,3 % à 62,2 %. Le taux de chômage a légèrement augmenté à 3,7 %, alors qu’il était à 3,5 % le mois précédent. Le salaire horaire, en hausse de 4,7 % depuis l’année dernière, a fléchi et s’aligne avec les attentes, affichant une baisse par rapport au 5 % du mois dernier. Le marché de l’emploi reste toujours en excellente santé.
Au Canada, la création d’emplois a été beaucoup plus élevée qu’anticipé avec 108 300 nouveaux emplois comparativement aux 10 000 attendus. Le taux de participation de la population active a augmenté, un élément positif qui témoigne du fait que plus de gens travaillent ou cherchent activement un emploi. Ce taux de participation est passé de 64,7 % à 64,9 %, ce qui explique aussi pourquoi le taux de chômage est resté stable à 5,2 %. Le salaire horaire, en hausse de 5,5 % depuis l’année dernière, a également augmenté par rapport au mois dernier. Le marché de l’emploi canadien affiche une excellente santé.
Le phénomène de pénurie de main-d’œuvre continue cependant de se faire sentir autant au Canada qu’aux États-Unis.
Une économie en dents de scie
Une création d’emploi plus forte qu’anticipé est perçue comme une accélération de l’économie, ce qui porte à croire que les banques centrales devront hausser les taux encore plus. Par ricochet, cette situation risque d’entraîner une nouvelle baisse des indices boursiers.
Résultats – obligations canadiennes
L’indice des obligations universelles FTSE Canada, regroupant les obligations, a affiché un rendement négatif de 12,66 % depuis le début de l’année.
(Source : Morningstar Direct)
Comportement de nos fonds
Notre veille stratégique
Tout au long de l’année, nos gestionnaires internes et externes ont mis de l’avant plusieurs mesures pour réduire les risques dans les portefeuilles.
En termes tactiques, la pondération des titres boursiers canadiens a été réduite en juillet dernier vers une position plus neutre. Celle des titres boursiers de toutes les régions géographiques est maintenant également neutre, avec cependant un biais positif envers le Japon par rapport à l’Europe. Pour ce qui est des États-Unis, nous avons adopté un biais envers les titres boursiers d’entreprises de grande capitalisation, qui démontrent une faible volatilité et qui peuvent profiter du contexte inflationniste actuel.
Nos gestionnaires continuent d’investir dans des titres de qualité, qui sont moins volatils. Ils cherchent aussi à privilégier les entreprises qui ont la capacité de transférer les hausses de coûts, ce qui permet de limiter l’effet de l’inflation sur leurs marges de profit.
En ce qui concerne les titres de revenu fixe, nous privilégions certaines stratégies qui limitent l’effet négatif des hausses de taux sur les portefeuilles.
Principaux risques
- Une politique monétaire trop restrictive pourrait provoquer une récession importante.
- La possibilité d’un épisode de stagflation persiste. Cette situation, qui implique une croissance économique anémique et une inflation élevée, est négative pour les marchés boursiers.
- Une récession importante pourrait sévir en Europe si l’hiver prochain s’annonce difficile en termes de la rigueur des conditions climatiques.
- Une escalade du conflit en Ukraine pourrait se propager vers d’autres pays européens.
Indicateurs fondamentaux
Certains indicateurs économiques que nous continuons de suivre en octobre.
Taux directeurs au Canada, en Europe et aux États-Unis
Les hausses de taux se poursuivent et les banques centrales sont agressives dans leurs actions pour réduire les pressions inflationnistes.
Certaines banques centrales devraient restreindre leurs prochaines hausses de taux et tenir compte de l’impact décalé de ces hausses sur l’économie.
Par ailleurs, les hausses pourraient être globalement plus importantes qu’anticipé et les taux rester à des niveaux élevés plus longtemps que prévu.
Indice global des directeurs d’achats
Les intentions des acheteurs sont plus nuancées qu’elles ne l’étaient durant les derniers mois. Plusieurs pays ont vu leurs indicateurs stagner sous la barre des 50, principalement en Europe, ce qui signifie une contraction dans les intentions.
Taux d’inflation
Les taux d’inflation continuent de surpasser de loin la cible des banques centrales, ce qui force celles-ci à poursuivre leur augmentation des taux directeurs. Une tendance à la baisse est cependant amorcée et devrait se poursuivre.
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François Landry, CFA Vice-président et chef des placements |
Yann Furic, B.B.A., M. Sc., CFA Gestionnaire principal, répartition d’actifs et stratégies alternatives |
Source des données : Bloomberg
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