Financière des professionnels
 
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Âgée de 33 ans, Sarah exerce sa profession de notaire en tant qu’associée dans une étude privée. Son conjoint, Stéphane, 35 ans, est directeur des Opérations à la Ville de Saint-Hyacinthe. Ils habitent aux abords de cette ville, avec leurs deux enfants âgés de 7 et 4 ans.

Le couple est uni civilement depuis une dizaine d’années. Sarah et Stéphane ont acheté leur maison familiale il y a cinq ans et comptent y habiter encore longtemps, n’envisageant pas la retraite avant environ 25 ans.

Situation financière et juridique du couple

Sarah Stéphane
Compte REER 140 000$ 150 000 $
Compte CELI S.O. S.O.
Régime de retraite Non Oui

 

  • Les dépenses annuelles du couple se chiffrent à environ 120 000 $, excluant l’emprunt hypothécaire. Leur résidence familiale a une valeur au marché d’environ 800 000 $. La valeur résiduelle de l’hypothèque est de 450 000 $.
  • Stéphane a un régime de retraite à prestations déterminées avec son employeur. Sarah n’a aucun régime de retraite.
  • Sarah a ouvert un compte REEE familial dans lequel elle effectue un versement mensuel de 180 $.
  • Chacun des conjoints a souscrit une assurance vie et une assurance invalidité.
  • En ce qui concerne les documents juridiques, Sarah et Stéphane ont chacun un mandat de protection et un testament à jour.

 

Famille et retraite : quelles sont mes options?

  • Sarah n’a pas de plan de retraite, mis à part l’épargne accumulée dans son REER. Et comme ce compte n’est pas maximisé, elle risque de devoir continuer à travailler plus longtemps qu’elle ne le voudrait pour pouvoir maintenir son niveau de vie, ou encore devoir réduire ses attentes concernant son style de vie à cette étape. Comment optimiser son épargne pour atteindre ses objectifs?
  • Elle se demande aussi si elle ne voudrait pas avoir un troisième enfant dans les deux ou trois années à venir, et comment elle pourrait maintenir le cap de son épargne dans ce contexte.

 

À considérer

  • Sarah a tardé à planifier sa retraite. Comment rattraper le temps perdu?
  • En tant que notaire associée, un congé de maternité est plus compliqué pour elle à cause de la difficulté de trouver un remplaçant ou une remplaçante.
  • L’impact d’un troisième enfant sur les finances du couple peut être important et devrait être évalué.

Les conseils de Skandar Khalfat

Skandar Khalfat

CFAMD, Pl. Fin.
Conseiller en gestion de patrimoine 

Comment optimiser l’épargne?

Skandar commente : « La question de la retraite est très importanteSarah a réussi à mettre une certaine épargne dans son REER, mais c’est encore insuffisant parce que, contrairement à son conjoint qui bénéficiera de prestations de retraite, elle devra dépendre entièrement de son épargne à cette étape de vie. »

« Un plan d’épargne périodique lui permettrait d’amasser les sommes requises pour se préparer une retraite confortable et maintenir le niveau de vie qu’elle désire » poursuit Skandar. Elle pourrait planifier cette épargne en commençant à verser bimensuellement de petits montants, plus faciles à atteindre, et ensuite, graduellement, elle pourrait les augmenter au fil des mois et des années. Après un certain temps, elle arriverait à épargner les sommes nécessaires pour verser dans son REER le maximum des droits de cotisations auquel elle a droit, ce qui équivaut à 18 % de son salaire. Sans compter la déduction d’impôt que lui procurent ses cotisations, qu’elle pourrait utiliser pour bonifier cette épargne. Pour lui permettre de maximiser son REER, Stéphane pourrait aussi assumer une plus grande part des dépenses familiales. »

Maximiser le REEE

Autre point à considérer selon Skandar : « Sarah a ouvert un régime enregistré d’épargne-études (REEE) familial pour les frais d’études postsecondaires de ses enfants, mais il n’est pas optimisé. Pour en retirer tous les bienfaits, elle devrait maximiser ses contributions, ce qui bonifierait les subventions gouvernementales versées dans le compte et augmenterait les sommes disponibles lorsque ses enfants seront rendus à cette étape. Il faudrait mettre en place un plan pour rattraper les cotisations non maximisées des années antérieures dès que possible. »

On commence avec un budget réaliste

Sarah a certaines attentes concernant sa retraite, mais sont-elles réalistes? « En faisant un budget », précise Skandar, « on pourra catégoriser ses dépenses personnelles et familiales, et évaluer sa capacité d’épargne dans le but de maximiser son REER et le REEE, et peut-être ouvrir un CELI. Actuellement, les dépenses familiales se chiffrent à 120 000 $ par année, auxquelles s’ajoutent les versements hypothécaires. Il faudrait voir comment Sarah et Stéphane se partagent les dépenses : l’un paie-t-il une part plus grande des déboursés récurrents et l’autre épargne-t-il davantage? Un budget devrait permettre de voir comment on peut augmenter l’épargne. »

« La projection de retraite va sans doute démontrer qu’avec son taux d’épargne actuel, elle n’atteindra pas ses objectifs. Les allocations familiales pourraient aider, mais comme le revenu familial est assez élevé, il est possible que leur montant soit réduit. Sarah et Stéphane devraient se renseigner sur l’incidence de leur revenu familial sur les allocations qu’ils reçoivent. »

Des options à évaluer attentivement

« Pour ce qui est du congé de maternité, comme Sarah est associée dans une étude privée, il lui sera sans doute difficile de se trouver une remplaçante » commente Skandar. « Le Régime québécois d’assurance parentale (RQAP) lui versera un revenu durant ses semaines ou mois d’absence. Le régime de base lui procurera des prestations moins élevées pendant une période plus longue, alors que les prestations du régime particulier seront plus élevées pour une période plus courte. »

« Une option intéressante pour Sarah et Stéphane serait de prendre un congé parental qui serait partagé entre les deux parents. Stéphane pourrait prolonger son congé pour permettre à sa conjointe de retourner travailler plus rapidement. Sarah devrait aussi savoir que, dans le cas du régime de base, elle n’est pas obligée de prendre tout son congé d’un seul coup : elle pourrait l’étaler et ne prendre initialement que 15 ou 18 semaines et le coordonner avec son conjoint qui bénéficie d’un congé parental en tant que salarié. L’élément le plus important sera de bien examiner leurs options et de bien réfléchir ensemble à celle qu’ils préfèrent, car une fois que le choix est fait auprès du RQAP, il ne peut plus être modifié. »

Mieux planifier avec une projection de retraite

La venue d’un troisième enfant a aussi des répercussions certaines sur le budget familial. Skandar suggère à Sarah de faire une projection de retraite tant pour quantifier cet impact que voir ses effets sur ses plans de retraite à long terme. « Il est certain que son coût de la vie actuel ne sera plus le même. Elle a déjà deux enfants et en voudrait un troisième : c’est un train de vie très différent! ».

« Faire une projection à long terme serait recommandé et ça devrait la rassurer. Souvent, nos clients épargnent, mais pas suffisamment. La projection permet de quantifier le manque à gagner. Une projection préciserait aussi les changements entraînés par la venue d’un troisième enfant. On pourrait regarder les allocations auxquelles elle a droit au fédéral et au provincial, ce qui pourrait aider sur le plan des dépenses. »

Les décisions relatives à des objectifs de vie importants comme la famille ou la retraite méritent l’expertise et l’expérience d’un planificateur financier fdp, qui connaît les enjeux de votre profession. En tenant compte des scénarios possibles et des options qui vous sont disponibles, vous pourrez prendre les meilleures décisions, tant sur le plan familial que professionnel.

Les situations décrites sont basées sur un cas fictif et l’interprétation des renseignements sélectionnés ne devrait en aucun cas être considérée comme une recommandation personnalisée. Veuillez consulter votre conseiller.

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