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Stéphane Girard
MBA, CIMMD, Pl. Fin.

Analyste principal, gestion de gestionnaires et encadrement ESG

Comme nous atteignons maintenant le milieu de l’année, il nous semblait opportun de prendre un temps d’arrêt pour observer et analyser la direction que pourraient prendre les différents marchés financiers.

Évidemment, nous n’avons pas de boule de cristal, mais nous surveillons certains catalyseurs ou déclencheurs de très près, car ils peuvent nous fournir de précieuses indications sur les mois à venir.

Inflation, toujours imprévisible

Le premier de ces facteurs est sans contredit l’inflation. Cette donnée économique est calculée sur une base cumulative de douze mois, d’une année à l’autre. Depuis le début du mois d’avril 2021, nous avons donc une inflation dont le point de départ se situe en 2020, au moment où l’activité économique était à son plus bas en raison de la fermeture de plusieurs économies. Ces fermetures ont eu pour effet de générer d’importants retards dans la chaîne d’approvisionnement d’un grand nombre de secteurs et, par ricochet, une baisse dans l’offre des produits disponibles.

Or le principe premier en économie repose sur la loi de l’offre et de la demande. Actuellement, la demande de plusieurs biens et services est en hausse avec la réouverture de nombreuses économies, mais l’offre est toujours en mode rattrapage, les entreprises devant rebâtir leurs inventaires.

Cette situation est perçue par différents spécialistes comme étant temporaire et elle devrait graduellement revenir à la normale. On peut cependant se demander si la hausse des prix des matières premières qu’elle entraîne finira par gruger les marges de profit actuellement très élevées des entreprises.

Si les pénuries devaient s’avérer plus persistantes, les banques centrales seraient alors obligées d’ajuster leurs taux d’intérêt plus rapidement qu’initialement prévu. Cette pression à la hausse, consécutive à une remontée inflationniste plus soutenue, pourrait-elle ralentir l’ardeur des investisseurs dans les marchés boursiers et possiblement, freiner ces mêmes marchés?

Pour sa part, la Réserve fédérale américaine (Fed) continue de penser que les poussées inflationnistes seront temporaires et elle semble prête à soutenir un niveau élevé de liquidités dans les marchés boursiers. Les prochains mois nous démontreront la justesse de ses décisions.

Économies désynchronisées

Le second facteur à considérer est une réouverture désynchronisée des économies mondiales. Le déploiement très disparate des campagnes de vaccination aux différents coins de la planète et l’apparition de certains variants de la COVID-19 ont contrecarré une reprise mondiale synchronisée. Ainsi, les marchés émergents, qui avaient pourtant démarré l’année 2021 sur les chapeaux de roues, se retrouvent actuellement en territoire négatif (en dollars canadiens).

À cette étape, les programmes d’aide gouvernementaux et une accélération de la vaccination attirent les investisseurs aux États-Unis, ce qui a déclenché une hausse de la devise américaine. Le dollar canadien progresse encore plus rapidement, soutenu par le prix des matières premières comme le cuivre et le pétrole. Pour sa part, l’Europe a reculé sous l’impulsion de la troisième vague.

Dans de telles circonstances, une bonne allocation géographique sera primordiale.

Cycles en mouvance

Enfin, le troisième facteur concerne la rotation dans les secteurs et les styles. Disons tout d’abord que les indices eux-mêmes ne seront peut-être pas les meilleurs indicateurs de tout ce qui se passe réellement dans les coulisses des marchés. De fortes rotations sont actuellement en cours entre les différents secteurs. Plusieurs gestionnaires entrevoient un cycle qui pourrait être potentiellement plus court. En fait, selon cette hypothèse, nous aurions déjà atteint le milieu du cycle et le marché boursier pourrait consolider ses gains des douze derniers mois.

Les titres qui avaient été les plus fortement touchés par la crise ont rebondi rapidement en début de cycle. Ils laissent maintenant la place aux titres de sociétés de qualité qui offrent des revenus solides. Les gestionnaires qui cherchent la croissance à prix raisonnable et les entreprises moins spectaculaires, qui affichent une bonne croissance des revenus et du dividende, pourraient ainsi être récompensés. Dans cette optique, une sélection judicieuse de titres deviendrait un facteur important dans les mois à venir.

Gestion active et désynchronisation

En résumé, la seconde moitié de 2021 ne s’inscrira probablement pas dans un trajet en ligne droite. Dans un tel environnement, une gestion active des portefeuilles serait le meilleur allié des investisseurs. De plus, lors de périodes charnières comme celle que nous connaissons actuellement, la qualité de la diversification des portefeuilles sera, plus que jamais, un gage de succès.

Chez fdp, nous restons vigilants et proactifs face à l’évolution des marchés. Si vous avez des questions concernant votre portefeuille de placements, n’hésitez pas à communiquer avec votre conseiller pour en discuter. Nous sommes présents et disponibles pour vous.

Stéphane Girard, MBA, CIMMD, Pl. Fin.
Spécialiste, placements et connaissance produits


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