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Yann Furic
B.B.A., M. Sc., CFAMD

Gestionnaire principal, répartition d’actifs et stratégies alternatives

Ce qui a fait bouger les marchés :

Fin d’année à la baisse pour les marchés, en attente des politiques de la nouvelle administration américaine.
Peu de réductions des taux directeurs attendues au Canada et aux États-Unis en 2025.

 

SURVOL DES BOURSES MONDIALES
Tous les pourcentages affichés sont en devise canadienne.

Pays

Indice

Rendement
(du 1er au 31 décembre 2025)

Évolution

Rendement cumulatif
(depuis le 1er janvier 2024)

Canada

S&P/TSX

-3,27 %

21,65 %

États-Unis

S&P 500

0,27 %

36,36 %

Nasdaq

3,28 %

41,33 %

Bourses internationales

EAEO

0,38 %

13,24 %

Pays émergents

2,58 %

17,25 %

Chine

MSCI Chine

5,48 %

30,25 %

Le rendement indiqué est le rendement total qui inclut le réinvestissement des revenus et des distributions de gains en capital.

Source : Morningstar Direct.

Résultats – obligations canadiennes

L’indice des obligations universelles FTSE Canada, regroupant les obligations, a affiché un rendement positif de 4,23 % depuis le début de l’année (au 31 décembre 2024).

Source : Morningstar Direct.

Notre analyse des évènements

Drapeaux américain et canadien avec les mots inflation, dérèglementation, dollar CA, tarifs

Les taux directeurs continuent leur lente régression

  • Tel qu’attendu par les marchés, la Réserve fédérale américaine (Fed) a réduit son taux de 0,25 % le 18 décembre dernier. Les commentaires émis par le gouverneur de la Fed Jerome Powell laissent présager que les prochaines coupures (si elles sont requises) surviendront beaucoup plus tard en 2025. Les marchés n’ont pas apprécié ces nouvelles prises de position de la banque centrale.
  • Pour ce qui est de la Banque du Canada, elle avait abaissé son taux directeur de 0,50 % quelques jours plus tôt, le 11 décembre. À la suite à cette deuxième diminution consécutive de 0,50 %, le gouverneur de la Banque du Canada Tiff Macklem a laissé entendre que les prochaines réductions seraient fonction des données économiques et qu’elles seraient moins importantes. À l’heure actuelle, le marché anticipe une à deux coupures durant l’année 2025.

 

Et la situation de l’emploi?

  • La création d’emplois aux États-Unis a été plus forte que prévu en décembre avec l’arrivée de 256 000 nouveaux travailleurs sur le marché par rapport à des attentes de 165 000. L’inflation salariale reste cependant élevée à 3,9 %, comparativement à l’année dernière.
  • La création de 90 900 emplois au Canada en décembre s’est avérée bien au-dessus des attentes, mais l’augmentation du taux de participation a aussi entraîné une augmentation du taux de chômage. La croissance des salaires, passée de 3,8 % à 3,7 % sur une base annuelle, est restée sous les attentes.
  • Autant au Canada qu’aux États-Unis, la vigueur de l’emploi modère les risques de récession et diminue la probabilité de multiples coupures des taux directeurs en 2025.

 

Comment se porte le dollar canadien?

  • La robustesse de l’économie américaine a pour effet d’atténuer l’urgence de réduire les taux. La conséquence principale de la divergence entre les politiques monétaires canadienne (baisses de taux plus fréquentes) et américaine (baisses plus espacées) sera une perte de valeur du dollar canadien, qui a déjà commencé à se concrétiser depuis quelques semaines.
  • L’utilisation de tarifs par les États-Unis dans le cadre des négociations commerciales sera une variable supplémentaire à suivre en 2025, en plus de l’inflation et de l’emploi.

 

Une inflation qui se stabilise

  • Au Canada, le taux d’inflation annuel s’établissait à 1,9 % pour le mois de novembre, en baisse par rapport au mois précédent (2,0 %) et toujours à l’intérieur de la cible visée par la Banque du Canada.
  • Aux États-Unis, le taux d’inflation annuel s’est accéléré à 2,7 % en novembre, à peu près stable par rapport au mois précédent.

 

À quoi peut-on s’attendre en 2025?

  • Le meilleur scénario consisterait en une croissance soutenue de l’économie globale avec une minimum de frictions commerciales entre l’administration américaine et les autres gouvernements mondiaux.
  • L’affaiblissement de la règlementation dans divers secteurs d’activités aux États-Unis devrait permettre de maintenir la croissance économique et de favoriser l’investissement. Cette tendance vers la dérèglementation devra être suivie par d’autres pays, comme le Canada, au risque d’une perte de compétitivité.
  • Une guerre commerciale soutenue par l’utilisation de tarifs sans discrimination pourrait entraîner un ralentissement économique et une recrudescence de l’inflation, qui se rapprocheraient d’un épisode de stagflation et constitueraient le scénario économique le plus négatif.
  • Il est fort probable que tous les scénarios inflationnistes qui auraient pour conséquence de conserver les taux d’intérêt pour les échéances de 5 à 10 ans à des niveaux élevés seront évités, car une telle situation freinerait l’investissement des entreprises ainsi que le rapatriement des chaînes de production aux États-Unis.
  • L’incertitude géopolitique persistera avec la guerre toujours en cours en Ukraine, les conflits régionaux au Moyen-Orient et les tensions entre les États-Unis et la Chine, doublées de l’annexion possible de Taiwan.

 

Indicateurs économiques

Indice global des directeurs d’achats 

Les indicateurs du segment manufacturier se sont améliorés, près de la moitié des trente pays affichant un indice supérieur à 50 (expansion). Le segment des services s’améliore encore et reste vigoureux.

Taux d’inflation

Sur une base globale, l’inflation diminue et continue d’évoluer dans la bonne direction, mais sa vitesse de décélération diminue. Les banques centrales effectueront sans doute moins de coupures qu’anticipé il y a quelques mois. La possibilité d’une imposition de tarifs à l’échelle mondiale et sans discrimination par la nouvelle administration américaine en 2025 pourrait aussi créer des pressions inflationnistes.

Taux directeurs au Canada, en Europe et aux États-Unis 

Les taux d’intérêt sont à la baisse depuis quelques mois maintenant. Les craintes d’une reprise de l’inflation de même que la vigueur de l’économie américaine devraient limiter les baisses de taux subséquentes. Dans un tel scénario, le renouvellement prochain de prêts hypothécaires et corporatifs pourrait obliger les consommateurs et les entreprises à réduire dès maintenant leurs dépenses en anticipation de taux plus élevés qu’initialement prévu, ce qui aurait un effet négatif.

Panorama financier stratégie

Notre veille stratégique

Nous suivons l’évolution de l’inflation et des dépenses des consommateurs, ainsi que les indicateurs avancés concernant la production manufacturière et le secteur des services et de l’emploi.

La prudence et la gestion des risques restent toujours nos priorités.

 

Tactiquement

En décembre, nous avons maintenu la pondération des actions dans la stratégie de répartition tactique, les perspectives économiques et les indicateurs de marchés commandant toujours une surpondération.

Aux États-Unis, nous avons conservé notre positionnement dans les titres de croissance de grandes capitalisations qui réagissent positivement à une stabilisation des taux d’intérêt et dans ceux qui ont un historique de croissance des dividendes qui sont plus défensifs.

Nous avons maintenu notre position dans les titres de petites capitalisations qui réagissent bien à des baisses de taux et à une diminution probable de la règlementation dans plusieurs domaines. Nous avons maintenu celles des pays émergents et de la zone Europe et Japon, qui avaient été réduites en novembre. Un dollar américain fort, une économie manufacturière allemande faible et une possibilité d’augmentation des taux au Japon nous avaient amené à réduire notre exposition à ces marchés.

Dans la composante revenu fixe, nous avons réduit la pondération des obligations fédérales et augmenté celle des obligations corporatives canadiennes à courte échéance, des obligations à haut rendement, ainsi que celle des pays émergents.

Nous continuons de privilégier les titres dans les pays développés et la gestion des risques.

Pour savoir comment nos fonds se sont comportés :

Voir nos rendements

Principaux risques

  • Des politiques protectionnistes tous azimuts aux États-Unis, sans gains de productivité importants, devraient créer plus d’inflation et ralentir les baisses de taux. Le Canada serait désavantagé dans un tel scénario puisque nos exportations seraient moins intéressantes pour notre voisin du sud.
  • Un risque se manifeste sur le plan des politiques monétaires.
  • Des taux élevés durant une période prolongée auraient comme conséquence de réduire les profits des entreprises et aussi, de façon importante, les dépenses des ménages.
  • La possibilité d’un épisode de stagflation (croissance économique anémique et inflation élevée) est toujours présente. Cette situation est négative pour les marchés boursiers.
  • Le conflit israélo-palestinien pourrait avoir des répercussions sur l’ensemble du Moyen-Orient. La chute du régime syrien en est un exemple.
  • Une escalade du conflit en Ukraine pourrait déborder vers d’autres pays européens.
  • Il est également possible qu’il y ait une aggravation des tensions entre la Chine et les États-Unis concernant Taiwan et une possible guerre commerciale.
Yann Furic, B.B.A., M. Sc., CFA
Gestionnaire principal, répartition d’actifs et stratégies alternatives

Source des données : Bloomberg

Les informations contenues aux présentes proviennent de sources que nous jugeons fiables; toutefois, nous n’offrons aucune garantie à l’égard de ces informations et elles pourraient s’avérer incomplètes. Les opinions exprimées sont basées sur notre analyse et interprétation de ces renseignements et ne devraient en aucun cas être considérés comme une recommandation. Pour toutes questions, n’hésitez pas à communiquer avec votre conseiller en gestion de patrimoine ou votre spécialiste en matière fiscale, comptable ou juridique.

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