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Yann Furic
B.B.A., M. Sc., CFAMD

Gestionnaire principal, répartition d’actifs et stratégies alternatives

L’inflation : hausse temporaire ou permanente?

La hausse qu’ont connu l’indice des prix à la consommation et celui des prix à la production aux États-Unis ont fortement surpris, surpassant les attentes et devançant même les signes avant-coureurs d’inflation.

L’amélioration rapide de l’économie américaine observée depuis le début de l’année semble favoriser une inflation qui dépasserait les 2 %, alors que les marchés anticipent une inflation plus importante à court terme qu’à long terme.

Zoom sur le mois dernier

Survol des bourses mondiales*

  • L’indice phare de la Bourse canadienne, le S&P/TSX, a avancé de 3.4 % en mai.
  • Aux États-Unis, le S&P 500 a perdu 1,0 % et le Nasdaq 3,0 %.
  • Les Bourses internationales ont aussi affiché des résultats positifs durant la période, l’indice EAFE ayant augmenté de 1,97 %.
  • Les actions des pays émergents se sont dépréciées de 0,5 % en mai, alors que celles de la Chine ont connu une baisse de 2,3 %.

*Tous les chiffres de cette section sont en devise canadienne. Source : Bloomberg, sauf si indiqué différemment.

Événements marquants

Panorama financier - États-Unis - Billet de banque

Inflation : la Fed persiste et signe

Pour la Fed, la poussée inflationniste connue en mai reste transitoire. La banque centrale confirme son objectif de 2 %, assorti de conditions de plein emploi, de stabilité de la reprise et de surpassement de la cible avant d’envisager une révision de sa politique monétaire actuelle.

Comme les prix avaient baissé en 2020 et que les chaînes d’approvisionnement mondiales sont toujours en rattrapage, la Fed maintient sa perception selon laquelle ces remontées de l’inflation se dissiperont graduellement avec le retour à une certaine normalité économique.

Compte tenu de la forte reprise que connaissent les États-Unis, certains membres de la Fed ont cependant émis la remarque, lors de la dernière réunion d’avril, qu’il faudra discuter plus rapidement que prévu d’une réduction des liquidités.

Par ailleurs, l’indice canadien des prix à la consommation a connu une croissance de 3,4 % sur une période d’un an, surpassant les attentes de 3,2 %. La question reste entière à savoir si la récente tendance inflationniste est un phénomène transitoire ou permanent. La réaction des marchés obligataires canadien et américain semble pencher du côté de la Fed, les taux ayant peu bougé et oscillant à l’intérieur d’un étroit corridor depuis près de deux mois.

Les hauts et les bas des cryptomonnaies

Après quelques mois fastes, les cryptomonnaies ont été malmenées en mai lorsque différentes autorités chinoises ont rappelé que leurs institutions financières n’accepteraient pas de modes de paiement anonymes. De son côté, le Trésor américain considère la possibilité que toute transaction de 10 000 $ et plus fasse l’objet d’une déclaration aux autorités fiscales.

COVID-19 et campagnes de vaccination

Globalement, les campagnes sont bien entamées, mais la couverture vaccinale est différente d’un pays à l’autre, ce qui limite une reprise économique globale synchronisée.

Profits des entreprises

Les profits anticipés aux États-Unis ont été révisés à la hausse, ce qui s’avère positif pour les marchés.

Amélioration des ventes au détail

Les ventes au détail au Canada pour le mois de mars étaient en hausse de 3,6 % par rapport à des attentes de 2,3 %. Déjà, les résultats du mois de février avaient été révisés par rapport à la prévision initiale de 4,8 %, affichant un résultat positif de 5,8 %.

Reprise dans le secteur financier

Les profits des banques canadiennes se sont révélés supérieurs aux attentes. Après une pause prolongée, les banques attendent l’autorisation des autorités règlementaires pour augmenter les dividendes et réinitier les rachats d’actions. Le Bureau du surintendant des institutions financière (BSIF) pourrait donner le feu vert durant le troisième trimestre de 2021.

Situation de l’emploi

Aux États-Unis, la création d’emplois a déçu encore une fois en mai avec 559 000 nouveaux emplois, alors que les prévisions se chiffraient plutôt à 675 000. La participation au marché du travail ayant diminué, le taux de chômage est passé de 6,1 % à 5,8 %.

Au Canada, ce sont 68 000 emplois qui ont été perdus, alors que la perte prévue se situait à 25 000. Le reconfinement partiel de plusieurs provinces canadiennes explique ce recul qui devrait être temporaire, la situation devant s’améliorer au fur et à mesure que la population sera vaccinée. Le taux de chômage se situait à 8,2 %, en hausse de 0,1 %, alors que le taux de participation au marché du travail a chuté à 64,6 % par rapport à un taux de 64,9 % en avril et de 65,2 % en mars.

Résultats – obligations canadiennes

Les obligations fédérales du Canada, toutes échéances confondues, ont affiché un rendement positif de 0,3 % ce mois-ci. (Source : Canaccord Genuity)

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Principaux risques

Voici quelques risques que nous surveillons de près dans le contexte actuel.

  • La reprise cyclique pourrait être limitée ou retardée par les différents problèmes touchant la production des vaccins, ou encore par un variant ne répondant pas à la vaccination.
  • Une cyberattaque d’une grande ampleur pourrait nuire au sentiment positif qui prévaut concernant la réouverture de l’économie globale et la confiance des consommateurs.
  • L’inflation pourrait connaître une forte remontée sans une croissance économique correspondante, ce qui provoquerait un épisode de stagflation.
  • Une hausse prononcée et rapide des taux d’intérêt réduirait le ratio cours-bénéfice, ce qui entraînerait une baisse des indices boursiers.
  • Les gouvernements pourraient augmenter sensiblement les taux d’imposition des entreprises et des particuliers pour renflouer leurs coffres. Ce scénario est cependant peu probable en 2021.

Indicateurs fondamentaux

Certains indicateurs économiques que nous continuons de suivre en mai.

Confiance des consommateurs

Pour le troisième mois consécutif, l’indice de confiance des consommateurs est resté au-dessus de la barre de 100.

Épargne des particuliers – États-Unis

Chiffrée à environ 1,5 trillion de dollars en 2020 et bonifiée par les différents programmes d’aide gouvernementaux, l’épargne des particuliers aux États-Unis devrait être réinvestie dans l’économie américaine durant le deuxième semestre de 2021, suivant le retour à une certaine normalité.

Indice global des directeurs d’achats

Le ratio se maintient toujours au-dessus de 50, indiquant un accroissement des intentions des responsables d’achats. La plupart des pays constatent une expansion des intentions d’achats dans le secteur manufacturier.

Taux directeurs au Canada, en Europe et aux États-Unis

Les taux restent à des niveaux faibles, favorables à une reprise économique. Cette situation devrait perdurer tant que les économies n’auront pas retrouvé un rythme satisfaisant de croissance et un faible taux de chômage. Pour l’instant, les banques centrales acceptent de laisser l’inflation dépasser les cibles fixées avant de resserrer leurs politiques monétaires. Les hausses de taux pourraient cependant survenir plus rapidement que ce qui était anticipé il y a quelques mois.

François Landry
CFAMD

Vice-président du conseil d'administration, Financière des professionnels - Gestion privée

Nos stratégies
(horizon 6 à 12 mois)

La cible stratégique du Portefeuille privé FDP Répartition tactique d’actifs est de 65 % d’actions et de 35 % d’obligations. Tenant compte des mouvements des marchés, la pondération des actions a été augmentée à 68 %, ce qui réduit celle des obligations à 32 %.

La répartition géographique des titres boursiers dans nos portefeuilles favorise une plus grande exposition aux secteurs cycliques. Le Canada et la zone EAFE sont maintenant surpondérés, avec une pondération neutre aux États-Unis. Cependant, le positionnement sectoriel ou factoriel varie d’une région à l’autre.

  • Les actions canadiennes affichent un biais favorable aux banques depuis plusieurs mois et nous avons conservé notre exposition aux services financiers. Les résultats des banques canadiennes étant au-dessus des attentes, celles-ci devraient obtenir durant les prochains mois l’autorisation des autorités règlementaires d’augmenter les dividendes et de reprendre les rachats d’actions.
  • En ce qui concerne les actions américaines, notre exposition aux titres du secteur des technologies et de celui des produits industriels reste inchangée. Nous avons initié une position dans les compagnies productrices de cuivre, puisque la demande pour ce métal devrait augmenter en raison des dépenses annoncées en infrastructures pour les énergies renouvelables, mais aussi de l’augmentation de la demande pour les véhicules électriques. Une voiture conventionnelle requiert de 8 à 22 kg de cuivre, alors qu’un véhicule fonctionnant uniquement à batterie en requiert 35 kg1.
  • Dans le cas des régions représentées dans l’indice EAFE (Europe, Australasie, Extrême-Orient), nous sommes maintenant surpondérés en raison du poids des secteurs plus cycliques dans l’indice. Les mesures fiscales et monétaires instaurées en Europe sont moins agressives que celles mises sur pied en Amérique du Nord, mais la zone devrait cependant bénéficier d’une augmentation du prix des matières premières.
1 Source : copper.org

François Landry, CFA
Vice-président et chef des placements

Yann Furic, B.B.A., M. Sc., CFA
Gestionnaire principal, répartition d’actifs et stratégies alternatives


Source des données : Bloomberg

Les informations contenues aux présentes proviennent de sources que nous jugeons fiables; toutefois, nous n’offrons aucune garantie à l’égard de ces informations et elles pourraient s’avérer incomplètes. Les opinions exprimées sont basées sur notre analyse et interprétation de ces renseignements et ne devraient en aucun cas être considérés comme une recommandation. Pour toutes questions, n’hésitez pas à communiquer avec votre conseiller en gestion de patrimoine ou votre spécialiste en matière fiscale, comptable ou juridique.

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