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Yann Furic
B.B.A., M. Sc., CFAMD

Gestionnaire principal, répartition d’actifs et stratégies alternatives

Ce qui a fait bouger les marchés :

Pas de changement au taux directeur de la Banque du Canada, ni à celui de la Réserve fédérale américaine.
L’économie américaine est toujours en croissance.

 

SURVOL DES BOURSES MONDIALES

Pays

Indice

Rendement
(du 1er au 31 mars 2024)

Évolution

Rendement cumulatif
(depuis le 1er janvier 2024)

Canada

S&P/TSX

4,14 %

6,62 %

États-Unis

S&P 500

2,98 %

13,46 %

Nasdaq

1,62 %

12,19 %

Bourses internationales

EAFE

3,05 %

8,56 %

Pays émergents

2,24 %

5,06 %

Chine

MSCI Chine

0,71 %

-0,38 %

*Tous les chiffres sont en devise canadienne. Source : Morningstar Direct. 

Résultats – obligations canadiennes

L’indice des obligations universelles FTSE Canada, regroupant les obligations, a affiché un rendement négatif de 1,22 % depuis le début de l’année (au 31 mars 2024).

Source : Morningstar Direct.

Notre analyse des évènements

Marchés boursiers

Premier trimestre 2024 positif pour les marchés boursiers

  • Depuis le début de l’année, les performances des marchés boursiers ont été très intéressantes: 13,3 % pour le S&P 500, 13,2 % pour l’indice MSCI Japon, 8,5 % pour les marchés internationaux (MSCI EAEO), 6,6 % pour le S&P/TSX Composé, et 4,7 % pour les marchés émergents. (Tous les rendements sont en dollars canadiens.)
  • Les résultats des entreprises américaines pour le premier trimestre vont commencer à être dévoilés durant la semaine du 8 avril.

Taux directeurs et inflation : où en sommes-nous?

  • La Réserve fédérale américaine (Fed) a maintenu son taux directeur inchangé lors de la rencontre du 20 mars. Les baisses pourraient débuter plus tard dans l’année, vers la fin du premier semestre, et si les données économiques américaines restent aussi vigoureuses, la situation pourrait pousser la Fed à retarder et/ou à diminuer ses baisses de taux.
    Les attentes du marché: les plus récentes données américaines du 10 avril concernant l’indice des prix à la consommation (IPC) ont causé une mauvaise surprise, et le marché n’escompte plus maintenant qu’une ou deux réductions de taux en 2024, alors qu’il était question d’environ six coupures en début d’année. L’économie américaine reste forte, ainsi que les pressions inflationnistes.
  • La Banque du Canada a maintenu son taux directeur à 5 % lors de la rencontre du 10 avril. Le taux d’inflation est en décroissance, mais la banque centrale veut avoir une confirmation de cette tendance avant d’annoncer une première réduction. Elle a révisé à la hausse ses prévisions de croissance économique pour 2024, qui passent de 0,8 % à 1,5 %, et elle s’attend à une inflation sous les 2,5 % au deuxième trimestre, et à 2 % en 2025.
    Les attentes du marché: il cible actuellement une première baisse au Canada en juillet, et de deux à trois réductions de 0,25 % cette année, ce qui soustrait une coupure de taux à celles qui étaient prévues le mois dernier.
  • La Banque centrale européenne devrait débuter ses réductions de taux en mi-année, possiblement en juin, et les marchés anticipent un nombre total de trois à quatre coupures de taux de 0,25 % en 2024.
  • Le taux d’inflation annuel au Canada était de 2,9 % pour le mois de janvier, en baisse par rapport au mois précédent et surpassant les attentes du marché. Aux États-Unis le taux d’inflation annuel a baissé à 3,1 % en janvier alors que le marché l’espérait à 2,9 %. Il se situait à 3.4 % en décembre 2023.

Quels sont les scénarios les plus probables en 2024?

  • Le scénario le plus positif est celui où la réduction des taux serait due uniquement au recul de l’inflation, sans ralentissement économique prononcé.
  • Dans le cas où l’économie américaine conserve sa vigueur, la Fed pourrait annoncer moins de réductions de taux que ce que le marché anticipe. Cette situation aurait un effet négatif sur le dollar canadien si la Banque du Canada doit, de son côté, abaisser ses taux pour éviter une réduction des dépenses des ménages lors de la vague de renouvellements hypothécaires de 2025-2026.
  • Les taux pourraient aussi devoir être abaissés pour relancer une économie confrontée à une récession importante.
  • Enfin, si l’inflation réaccélère alors que la situation économique se détériore, un état de stagflation s’installerait. Ce scénario est le plus négatif.

Soulignons que les petites et moyennes entreprises souhaitent vivement une baisse des taux et de l’inflation, puisqu’elles pourraient alors trouver plus facilement le financement dont elles auront besoin pour participer à la reprise économique.

Situation de l’emploi

Au Canada, le taux de chômage s’est situé à 6.1 % en mars, en hausse par rapport au mois précédent (5,8 %). C’est le taux le plus élevé depuis octobre 2021 et il a nettement dépassé les attentes du marché qui étaient de 5,9 %. Le nombre de chômeurs a augmenté de 60,000 pour atteindre 1,260 million, 65 % d’entre eux ayant cherché un emploi pendant plus d’un mois. La croissance du salaire horaire s’est accélérée à 5 % sur une base annuelle, en ligne avec les attentes.

Les derniers chiffres d’emploi aux États-Unis ont largement dépassé les attentes, la croissance du nombre de travailleurs se situant à 303 000 face à des attentes de 214 000. Le taux de chômage est donc passé de 3,9 % à 3,8 %. Quant à la croissance des salaires, elle reste trop élevée à 4,1 %, mais est en baisse par rapport au mois précédent.

 

Indicateurs économiques

Indice global des directeurs d’achats 

Les indicateurs du segment manufacturier se maintiennent toujours, près de la moitié des 30 pays impliqués affichant un indice supérieur à 50 (ce qui démontre une expansion). Le segment des services est également en croissance, et s’améliore en Europe, alors que l’Allemagne vient de dépasser la barre des 50.

Taux d’inflation

Globalement, l’inflation est encore trop élevée pour envisager une réduction importante des taux. Les données les plus récentes aux États-Unis n’évoluent pas dans la bonne direction.

Taux directeurs au Canada, en Europe et aux États-Unis 

S’il perdure, le niveau actuel des taux d’intérêt aura un impact important sur les dépenses des ménages et des entreprises lors du renouvellement des prêts. Les dernières données concernant l’inflation américaine sont encore trop élevées, ce qui va compliquer la tâche de la Fed. Cette situation ralentira encore davantage la consommation des ménages, de même que les investissements.

Le Canada sera particulièrement touché par le renouvellement prochain d’hypothèques d’un terme de cinq ans, qui sont très populaires.

Panorama financier stratégie

Notre veille stratégique

Nous suivons l’évolution de l’inflation, ainsi que les indicateurs avancés concernant la production manufacturière et le secteur des services et de l’emploi. Une détérioration observée dans ces secteurs nous pousserait à être encore plus prudents.

Une amélioration notable des indices manufacturiers jumelée à un retour de l’inflation à 2 % seraient des signes forts d’une reprise économique, mais surtout de la possibilité d’un atterrissage en douceur de l’économie.

La prudence et la gestion des risques sont toujours nos priorités.

Tactiquement

En mars, nous avons augmenté la pondération des actions dans la stratégie de répartition tactique puisque les perspectives économiques se sont globalement améliorées.

Dans le cas de la composante revenu fixe, nous avons réduit les obligations canadiennes.

Aux États-Unis, nous avons conservé notre positionnement dans les titres de croissance de grandes capitalisations qui réagissent positivement à une stabilisation des taux d’intérêt et dans ceux qui ont un historique de croissance des dividendes qui sont plus défensifs.

Nous avons augmenté notre position dans les titres de petites capitalisations qui réagissent bien à des baisses de taux, ainsi que dans les pays émergents qui réagissent positivement à une amélioration de la conjoncture économique globale.

Nous avons conservé notre surpondération au Japon par rapport à l’Europe, les perspectives économiques japonaises nous semblant meilleures.

Nous continuons de privilégier les titres dans les pays développés et la gestion des risques.

Pour savoir comment nos fonds se sont comportés :

Voir nos rendements

Principaux risques

  • Une politique monétaire trop restrictive pourrait causer une récession importante ou d’autres problèmes, comme la crise dans les banques régionales américaines.
  • Des taux élevés durant une période prolongée auraient comme conséquence de réduire les profits des entreprises et aussi, de façon importante, les dépenses des ménages.
  • La possibilité d’un épisode de stagflation, c’est-à-dire d’une croissance économique anémique et d’une inflation élevée, est toujours présente. Cette situation est négative pour les marchés boursiers.
  • Le conflit israélo-palestinien pourrait avoir des répercussions sur l’ensemble du Moyen-Orient.
  • Une escalade du conflit en Ukraine pourrait déborder vers d’autres pays européens.
  • Il est également possible qu’il y ait une aggravation des tensions entre la Chine et les États-Unis concernant Taiwan.
Yann Furic, B.B.A., M. Sc., CFA
Gestionnaire principal, répartition d’actifs et stratégies alternatives

Source des données : Bloomberg

Les informations contenues aux présentes proviennent de sources que nous jugeons fiables; toutefois, nous n’offrons aucune garantie à l’égard de ces informations et elles pourraient s’avérer incomplètes. Les opinions exprimées sont basées sur notre analyse et interprétation de ces renseignements et ne devraient en aucun cas être considérés comme une recommandation. Pour toutes questions, n’hésitez pas à communiquer avec votre conseiller en gestion de patrimoine ou votre spécialiste en matière fiscale, comptable ou juridique.

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