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Yann Furic
B.B.A., M. Sc., CFAMD

Gestionnaire principal, répartition d’actifs et stratégies alternatives

Ce qui a fait bouger les marchés :

Aucune hausse du taux directeur de la Banque du Canada, ni de la Fed.
Ralentissement de l’économie canadienne, sans récession.
Croissance intéressante de l’économie américaine.

 

SURVOL DES BOURSES MONDIALES

Pays

Indice

Rendement
(du 1er au 31 janvier 2024)

Évolution

Rendement cumulatif
(depuis le 1er janvier 2024)

Canada

S&P/TSX

0,55 %

0,55 %

États-Unis

S&P 500

3,03 %

3,03 %

Nasdaq

2,38 %

2,38 %

Bourses internationales

EAFE

1,91 %

1,91 %

Pays émergents

-3,38 %

-3,38 %

Chine

MSCI Chine

-9,43 %

-9,43 %

*Tous les chiffres sont en devise canadienne. Source : Morningstar Direct. 

Résultats – obligations canadiennes

L’indice des obligations universelles FTSE Canada, regroupant les obligations, a affiché un rendement négatif de 1,37 % depuis le début de l’année (au 31 janvier 2024).

Source : Morningstar Direct.

Notre analyse des évènements

Bon début d’année pour les marchés boursiers des pays développés

Depuis janvier, les marchés boursiers ont connu des performances positives1, avec le S&P500 affichant 6,1 %, les marchés internationaux (MSCI EAEO) 1,43 % et le S&P/TSX Composé 0,85 %. Les marchés émergents échappent cependant à cette tendance puisqu’ils ont enregistré des performances négatives1 de 1,52 %, dues principalement à la sous-performance de la Chine (-8,72 %). La hausse des taux d’intérêt à moyen et à long terme a entraîné une baisse (-1,55 %) de l’indice obligataire universel FTSE Canada.

1 Tous les rendements sont en dollars canadiens.

Perspectives des banques centrales

La Réserve fédérale américaine a maintenu le niveau de son taux directeur et laissé entendre qu’une baisse des taux en mars ne faisait plus partie de son scénario de base. Les fléchissements de taux devraient débuter plus tard dans l’année, au cours du deuxième semestre.

La Banque du Canada a également maintenu le niveau actuel de son taux directeur et envisage des diminutions potentielles plus tard dans l’année.

  • Au Canada, les attentes actuelles du marché concernant un fléchissement des taux misent sur une première baisse en juin, suivie de trois à quatre coupures de 0,25 % durant le reste de l’année 2024.
  • Aux États-Unis, un premier recul des taux est attendu en mai, avec d’autres coupures totalisant plus de 1 % en 2024.
  • En Europe, un premier rabaissement devrait être annoncée en juin, suivi d’autres totalisant 1,25 % d’ici la fin de 2024.

Le taux d’inflation annuel au Canada était de 3,4 % en décembre 2023, en hausse par rapport au mois précédent, mais en ligne avec les attentes du marché. Aux États-Unis le taux d’inflation annuel a augmenté à 3,4 % en décembre 2023, comparativement à 3,1 % en novembre, surpassant les attentes du marché.

Scénarios économiques envisagés en 2024

  • Le scénario le plus positif consisterait en une réduction des taux due uniquement à un recul de l’inflation, sans ralentissement économique prononcé.
  • Dans le cas où l’économie américaine reste vigoureuse, la Fed pourrait décider de retrancher certaines réductions de taux anticipées par le marché. Cette situation aurait un effet négatif sur le dollar canadien si la Banque du Canada devait, de son côté, abaisser les taux pour éviter une réduction trop importante des dépenses des ménages lors de la vague de renouvellements hypothécaires en 2025-2026.
  • Un autre cas de figure pourrait se présenter, selon lequel les taux devraient être réduits pour relancer une économie confrontée à une récession importante.
  • Enfin, une dernière hypothèse impliquerait une inflation en réaccélération alors que, côté économie, la situation se détériore, ce qui indiquerait un état de stagflation et serait le scénario le plus négatif.

Les marchés vont donc continuer de réagir à l’inflation et anticiper des baisses dès la fin du premier semestre de 2024.

À surveiller : les renouvellements des prêts hypothécaires

Dans le contexte canadien, les termes des taux hypothécaires sont généralement de cinq ans : les renouvellements des prêts hypothécaires émis en 2020 et 2021 impliqueront donc des paiements plus élevés en 2025 et 2026. Il faut cependant noter que l’augmentation des salaires depuis 2020 devrait réduire l’impact de ce choc et que les taux hypothécaires devraient être plus bas qu’en 2023. La situation de pénurie de main-d’œuvre devrait aussi permettre de limiter les pertes d’emplois et de soutenir l’économie.

Un espoir pour les PME

Mentionnons aussi qu’une baisse de taux est une bonne nouvelle pour les petites et moyennes entreprises puisqu’elle leur permettrait de trouver plus facilement du financement et donc, de participer activement à la reprise économique.

Actuellement, les données économiques semblent indiquer un ralentissement. Les hausses de taux s’infiltrent graduellement dans l’économie et leur effet modérateur réduit la consommation de biens et de services non essentiels.

Situation de l’emploi

En janvier, le taux de chômage au Canada a atteint 5,7 % comparativement à 5,8 % le mois précédent, surpassant ainsi les attentes du marché. 37 300 emplois ont été créés en janvier, mais ce sont principalement des emplois à temps partiel (+48 900), alors que les emplois à temps plein étaient en baisse (-11 600). L’inflation salariale est en hausse de 5,3 % sur un an ce qui, pour la Banque du Canada, est toujours trop élevé.

Les dernières données d’emploi aux États-Unis ont surpris, démontrant une croissance de 353 000 travailleurs par rapport à des attentes de 185 000. L’augmentation des salaires est encore trop élevée à 4,5 %, mais le nombre d’heures travaillées est en baisse. L’économie américaine continue de croître à un rythme plus élevé (PIB +3,3 % Q4 annualisé).

 

Indicateurs économiques

Indice global des directeurs d’achats 

Les indicateurs du segment manufacturier s’améliorent, mais restent faibles. Du coté des services, la croissance est toujours présente, mais reste modeste en Europe.

Taux d’inflation

Il est encore trop élevé, mais certains indicateurs vont dans la bonne direction. L’inflation sur le plan des salaires au Canada est encore trop forte.

Taux directeurs au Canada, en Europe et aux États-Unis 

Les taux d’intérêt sont à un niveau qui, s’ils y restent pendant une période prolongée, aura un impact important sur les dépenses des ménages et des entreprises lors du renouvellement des prêts. Cette situation ralentira encore davantage la consommation des particuliers et les investissements.

Panorama financier stratégie

Notre veille stratégique

En 2023 et encore en ce début d’année, nous avons systématiquement conservé un positionnement prudent.

Nous suivons l’évolution de l’inflation ainsi que les indicateurs avancés concernant la production manufacturière et le secteur des services et de l’emploi. Une détérioration observée dans ces derniers secteurs nous pousserait à être encore plus prudents.

Une amélioration notable des indices manufacturiers et un retour de l’inflation à 2 % seraient des signes forts d’une reprise économique, mais surtout de la possibilité d’un atterrissage en douceur de l’économie.

La prudence et la gestion des risques sont toujours nos priorités.

Notre approche tactique

En janvier, nous avons maintenu une pondération plus élevée en actions qu’en obligations.

Nous gardons notre position dans les titres de petites capitalisations qui réagissent bien à des baisses de taux. Nous avons également conservé notre surpondération au Japon par rapport à l’Europe, les perspectives économiques japonaises nous semblant meilleures.

Sur le plan tactique, nous avons conservé notre positionnement dans les titres de croissance de grandes capitalisations aux États-Unis, qui réagissent positivement à une stabilisation des taux d’intérêt, et dans ceux qui ont un historique de croissance des dividendes qui sont plus défensifs.

Nous continuons de privilégier les titres de pays développés.

Depuis l’augmentation du taux directeur de la Banque du Canada au début juin 2023, nous avons pris une position dans les obligations canadiennes ayant une échéance de 10 ans et l’avons augmenté à plusieurs reprises, les taux à plus long terme devant atteindre un sommet au cours des prochains mois, selon nos attentes, pour ensuite se stabiliser ou encore décliner.

Pour savoir comment nos fonds se sont comportés :

Voir nos rendements

Principaux risques

  • Une politique monétaire trop restrictive pourrait causer une récession importante ou d’autres problèmes, comme la crise dans les banques régionales américaines.
  • Des taux élevés durant une période prolongée auraient comme conséquence de réduire les profits des entreprises et aussi, de façon importante, les dépenses des ménages.
  • La possibilité d’un épisode de stagflation, c’est-à-dire d’une croissance économique anémique et d’une inflation élevée, est toujours présente. Cette situation est négative pour les marchés boursiers.
  • Le conflit israélo-palestinien pourrait avoir des répercussions sur l’ensemble du Moyen-Orient.
  • Une escalade du conflit en Ukraine pourrait déborder vers d’autres pays européens.
  • Il est également possible qu’il y ait une aggravation des tensions entre la Chine et les États-Unis concernant Taiwan.
Yann Furic, B.B.A., M. Sc., CFA
Gestionnaire principal, répartition d’actifs et stratégies alternatives

Source des données : Bloomberg

Les informations contenues aux présentes proviennent de sources que nous jugeons fiables; toutefois, nous n’offrons aucune garantie à l’égard de ces informations et elles pourraient s’avérer incomplètes. Les opinions exprimées sont basées sur notre analyse et interprétation de ces renseignements et ne devraient en aucun cas être considérés comme une recommandation. Pour toutes questions, n’hésitez pas à communiquer avec votre conseiller en gestion de patrimoine ou votre spécialiste en matière fiscale, comptable ou juridique.

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