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Yann Furic
B.B.A., M. Sc., CFAMD

Gestionnaire principal, répartition d’actifs et stratégies alternatives

La Fed ne cesse de surprendre

L’évènement clé du mois de juin aura certainement été la réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed). Tel que prévu, aucune augmentation de taux n’a été annoncée, mais les prévisions incluent désormais une hausse planifiée dès 2023, ce qui s’avère plus tôt qu’anticipé.

Zoom sur le mois dernier

Survol des bourses mondiales*

  • L’indice phare de la Bourse canadienne, le S&P/TSX, a avancé de 2,5 % en juin.
  • Aux États-Unis, le S&P 500 a gagné 5,4 % et le Nasdaq 8,8 %.
  • Les Bourses internationales ont aussi affiché des résultats positifs durant la période, l’indice EAFE ayant augmenté de 1,69 %.
  • Les actions des pays émergents se sont appréciées de 3,0 % en juin, alors que celles de la Chine ont connu une hausse de 2,9 %.

*Tous les chiffres de cette section sont en devise canadienne. Source : Bloomberg, sauf si indiqué différemment.

Événements marquants

Taux d’intérêt en cavale

L’annonce par la Fed d’un devancement de la hausse de taux dans son agenda a fortement modifié la courbe des taux d’intérêt. Les taux à court terme sont restés stables et ceux à long terme ont baissé. Depuis des mois, l’écart entre les taux à long terme et ceux à court terme s’élargissait, favorisant les titres de reprise économique. Ce revirement a favorisé les titres de croissance, tels ceux des grandes sociétés technologiques américaines.

Style bicéphale

Propulsée par des banques centrales accommodantes et des gouvernements déployant des politiques fiscales procycliques, la reprise économique entraîne globalement deux styles d’investissement :

  • Le premier s’intéresse aux titres plus cycliques comme ceux du secteur pétrolier, des services financiers, des métaux de base et des produits industriels. Cette situation favorise l’Europe, le Japon, les pays émergents (en partie), les petites capitalisations, le Canada et l’Australie. Quant au dollar américain, il faiblit par rapport aux autres devises.
  • À l’inverse, les titres des grandes capitalisations et les titres de croissance bénéficient d’un ralentissement de la croissance globale, mais aussi de la propagation du variant Delta et des politiques moins accommodantes des banques centrales.

Le tableau suivant illustre les rendements avant et après la réunion de la Fed.

Rendements des principaux indices Période 1 Période 2
Indices 1er janvier au 15 juin 2021 Du 16 au 30 juin 2021
S&P/TSX 17,49 -0,16
Russell 2000 12,64 1,27
S&P 500 8,77 2,96
MSCI World ex-US 8,55 -1,25
Nasdaq-100 4,37 5,44
MSCI Marchés émergents 2,73 1,63
Tous les chiffres sont en dollars canadiens et incluent les dividendes.
Source : Bloomberg.

 

Les marchés oscillent donc entre ces deux styles (valeur et croissance) et ce mouvement devrait se poursuivre durant les prochains mois. La progression des variants de la COVID-19 et de l’inflation, de même que la reprise dans le marché de l’emploi, seront les éléments déterminants de l’évolution des marchés.

COVID-19 et campagnes de vaccination

Globalement, la vaccination est bien entamée, mais la couverture vaccinale varie d’un pays à l’autre, ce qui limite une reprise économique globale synchronisée. Par ailleurs, les craintes concernant la propagation rapide du variant Delta et le strict confinement de la ville de Melbourne, en Australie, démontrent que la pandémie n’est pas terminée, une situation qui affecte négativement la confiance des investisseurs.

L’emprise de Zhōnghuá

La Chine a décidé de serrer la vis aux entreprises chinoises qui voulaient s’inscrire sur la bourse américaine, entre autres, en invoquant la sécurité de l’information. Depuis novembre dernier, elle veut limiter l’influence des compagnies technologiques, tout en conservant un certain contrôle sur les données. Ainsi, pour pouvoir poursuivre ses activités, la société Ant Financial (une entreprise de technologie financière qui est une filiale du géant chinois Alibaba) a dû annuler son PAPE (Premier appel public à l’épargne) et se soumettre aux organismes de règlementation bancaire de son pays d’origine.

Indice en hausse

L’indice des prix à la consommation canadien a cru de 3,6 % au cours de la dernière année, surpassant des attentes de 3,5 %. Tout comme aux États-Unis, le débat sur le caractère transitoire ou permanent de l’inflation reste d’actualité.

Mois peu reluisant pour les ventes au détail

Au mois d’avril, les ventes au détail au Canada étaient en baisse de 5,7 % par rapport à des attentes de 4,9 %. La révision du mois de mars montrait une hausse de 4,5 % par rapport à des prévisions initiales de 3,6 %. Le reconfinement de certaines provinces au cours des derniers mois a eu un effet négatif sur les ventes à travers le pays.

Profits des entreprises

Les profits anticipés aux États-Unis sont révisés à la hausse, ce qui est positif pour les marchés.

Situation de l’emploi

Aux États-Unis, la création d’emplois a été plus forte le mois dernier avec 850 000 nouveaux emplois, alors que les prévisions se chiffraient plutôt à 720 000.

Au Canada, 230 700 emplois qui ont été créés, alors que le gain prévu se situait à 175 000. À 7,8 %, le taux de chômage est en baisse de 0,4 %, alors que le taux de participation au marché du travail a augmenté à 65,2 % par rapport à un taux de 64,6 % le mois dernier.

Résultats – obligations canadiennes

Les obligations fédérales du Canada, toutes échéances confondues, ont affiché un rendement positif de 0,6 % ce mois-ci. (Source : Canaccord Genuity)

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Principaux risques

Voici quelques risques que nous surveillons de près dans le contexte actuel.

  • La reprise cyclique pourrait être limitée ou retardée par les différents problèmes touchant les campagnes de vaccination ou la propagation des variants.
  • Une cyberattaque d’une grande ampleur pourrait nuire à la perception positive de la réouverture de l’économie globale et à la confiance des consommateurs.
  • Une forte remontée de l’inflation sans une croissance économique correspondante pourrait provoquer un épisode de stagflation.
  • Une hausse prononcée et rapide des taux d’intérêt réduisant le ratio cours-bénéfice pourrait entraîner une baisse des indices boursiers.
  • Les taux d’imposition des entreprises et des particuliers pourraient être majorés pour combler les déficits des gouvernements, un scénario cependant peu probable en 2021.

Indicateurs fondamentaux

Certains indicateurs économiques que nous avons suivis en juin.

Confiance des consommateurs

L’indice de confiance des consommateurs s’est maintenu au-dessus de la barre de 100 pour le quatrième mois consécutif.

Épargne des particuliers – États-Unis

Déjà évaluée à environ 1,5 trillion de dollars à la fin de 2020, l’épargne des particuliers aux États-Unis s’est bonifiée significativement grâce aux différents programmes d’aide gouvernementaux. Cet argent devrait être réinvesti dans l’économie américaine au cours des prochains mois, au fur et à mesure que la vie reprendra un cours plus normal.

Indice global des directeurs d’achats

Le ratio se maintient toujours au-dessus de 50, indiquant un accroissement des intentions des responsables d’achats. À 56,6, le chiffre est moins élevé que celui de 58,5 au mois de mai, mais il reste positif.

Taux directeurs au Canada, en Europe et aux États-Unis

Les taux restent à des niveaux faibles, favorables à une reprise économique. Cette situation devrait perdurer tant que leurs économies n’auront pas retrouvé un rythme satisfaisant de croissance et un faible taux de chômage. Les banques centrales acceptent toujours de laisser l’inflation dépasser les cibles fixées avant de resserrer leurs politiques monétaires. Les hausses de taux pourraient cependant survenir plus rapidement que ce qui était anticipé il y a quelques mois, comme le démontrent les prévisions de la Fed.

François Landry
CFAMD

Vice-président du conseil d'administration, Financière des professionnels - Gestion privée

Nos stratégies
(horizon 6 à 12 mois)

La déviation de la cible stratégique du Portefeuille privé FDP Répartition tactique d’actifs se situe actuellement à 65 % d’actions et à 35 % d’obligations (par rapport à la cible initiale de 55 % d’actions et 45 % d’obligations). Tenant compte des mouvements des marchés, la pondération des actions a été augmentée à 69 %, ce qui réduit celle des obligations à 31 %.

La répartition géographique des titres boursiers dans nos portefeuilles montre plus d’exposition aux secteurs cycliques. Le Canada et la zone EAFE sont maintenant surpondérés et notre position est neutre aux États-Unis. Cependant, le positionnement sectoriel ou factoriel varie d’une région à l’autre. En conservant notre exposition aux titres du secteur technologique ainsi qu’une pondération neutre aux États-Unis, nous avons amoindri le choc créé par la Fed et qui a favorisé les titres de croissance durant la seconde partie du mois de juin. Nous allons conserver cette stratégie de type Barbell (50% des titres sont de court terme et 50% sont de long terme, ce qui permet de tirer profit des fluctuations de taux d’intérêt).

  • Les actions canadiennes affichent un biais favorable aux banques depuis plusieurs mois et nous avons conservé notre exposition aux services financiers. Au cours des prochains mois, ces banques devraient obtenir l’autorisation des autorités règlementaires pour augmenter les dividendes et les rachats d’actions.
  • En ce qui concerne les actions américaines, notre exposition aux titres du secteur des technologies et de celui des produits industriels reste inchangée. Nous avons initié une position dans les compagnies productrices de cuivre puisque la demande pour ce métal devrait profiter des dépenses en infrastructures annoncées qui ciblent les énergies renouvelables. L’augmentation de la demande pour les véhicules électriques, qui requièrent une plus grande quantité de cuivre que les véhicules à combustion interne, favorisera aussi ces compagnies.
  • Dans le cas des régions représentées dans l’indice EAFE (Europe, Australasie, Extrême-Orient), nous sommes maintenant surpondérés en raison du poids des secteurs plus cycliques dans l’indice. Les mesures fiscales et monétaires instaurées en Europe sont moins agressives que celles mises sur pied en Amérique du Nord, mais la zone devrait cependant bénéficier d’une augmentation du prix des matières premières.

François Landry, CFA
Vice-président et chef des placements

Yann Furic, B.B.A., M. Sc., CFA
Gestionnaire principal, répartition d’actifs et stratégies alternatives


Source des données : Bloomberg

Les informations contenues aux présentes proviennent de sources que nous jugeons fiables; toutefois, nous n’offrons aucune garantie à l’égard de ces informations et elles pourraient s’avérer incomplètes. Les opinions exprimées sont basées sur notre analyse et interprétation de ces renseignements et ne devraient en aucun cas être considérés comme une recommandation. Pour toutes questions, n’hésitez pas à communiquer avec votre conseiller en gestion de patrimoine ou votre spécialiste en matière fiscale, comptable ou juridique.

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