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Yann Furic
B.B.A., M. Sc., CFAMD

Gestionnaire principal, répartition d’actifs et stratégies alternatives

Ce qui a fait bouger les marchés :

Progression des marchés américains et faiblesse du marché canadien.
Ralentissement graduel des économies américaines et canadiennes.

 

SURVOL DES BOURSES MONDIALES
Tous les pourcentages affichés sont en devise canadienne.

Pays

Indice

Rendement
(du 1er au 28 juin 2024)

Évolution

Rendement cumulatif
(depuis le 1er janvier 2024)

Canada

S&P/TSX

-1,42 %

6,05 %

États-Unis

S&P 500

3,98 %

19,64 %

Nasdaq

6,44 %

23,04 %

Bourses internationales

EAFE

-1,24 %

9,31 %

Pays émergents

4,34 %

11,54 %

Chine

MSCI Chine

-1,52 %

8,69 %

Le rendement indiqué est le rendement total qui inclut le réinvestissement des revenus et des distributions de gains en capital.

Source : Morningstar Direct.

Résultats – obligations canadiennes

L’indice des obligations universelles FTSE Canada, regroupant les obligations, a affiché un rendement négatif de 0,38 % depuis le début de l’année (au 28 juin 2024).

Source : Morningstar Direct.

Notre analyse des évènements

Une ou plusieurs autres baisses de taux?

  • Au début du mois de juin, la Banque du Canada a procédé à une première réduction du taux directeur de 0,25 %. Le marché anticipe actuellement deux autres baisses en 2024.
  • Par contre, si la Banque du Canada abaisse ses taux et que la Fed, elle, ne bouge pas, les conséquences de cette dichotomie pourraient entraîner une importante dévaluation du dollar canadien. Le scénario de base auquel adhèrent actuellement les marchés inclut deux coupures du taux directeur aux États-Unis, et deux autres au Canada d’ici la fin de l’année 2024.
  • Lors de la rencontre du 12 juin dernier, la Réserve fédérale américaine (Fed) a maintenu son taux directeur à son niveau actuel (5,25 % à 5,50 %), en attente d’une confirmation plus définitive des tendances observées. Une première baisse pourrait maintenant être annoncée en septembre, si les pressions inflationnistes le permettent; sinon, elle le sera probablement lors de la réunion de la Fed en novembre, quelques jours après les élections américaines. Ce délai éviterait qu’elle soit accusée de favoriser un candidat plutôt qu’un autre.

Taux d’inflation : quelles nouvelles?

  • Le taux d’inflation et la vitesse à laquelle celui-ci diminue restent les deux variables qui ont l’influence la plus directe sur les marchés actuellement.
  • Le taux annuel d’inflation au Canada s’est situé à 2,9 % en mai, en hausse par rapport au mois précédent et supérieur aux attentes des marchés. Aux États-Unis, ce taux a fléchi à 3,3 % en mai, inférieur aux attentes des marchés.

Les scénarios toujours possibles d’ici la fin de 2024

  • Le scénario le plus positif reste toujours une réduction des taux due uniquement à un recul de l’inflation, sans ralentissement économique prononcé.
  • Par ailleurs, une économie américaine forte, exigeant moins de réductions du taux directeur, pourrait favoriser le dollar américain qui s’apprécierait face aux autres devises. Une telle situation aurait un impact négatif sur le dollar canadien et maintiendrait une inflation plus élevée au pays.
  • La dernière hypothèse, et la plus redoutée, verrait le développement d’une inflation en réaccélération alors que la situation économique connaîtrait une rapide détérioration, engendrant une stagflation.

Situation internationale : la politique fait les manchettes

  • Les résultats des élections européennes ont incité le gouvernement français à déclencher des élections. Les résultats actuels démontrent qu’aucun parti ne détient la majorité, ce qui rendra le pays difficile à gouverner.
  • Les élections en Angleterre ont donné la victoire au parti travailliste, qui a repris le pouvoir après une disette de 14 ans.

Le consommateur est-il essoufflé?

À mesure que l’échéance des différents prêts aux consommateurs et aux entreprises se rapproche, il est possible que nous assistions à une réduction importante des dépenses de part et d’autre, par crainte d’être coincé par des paiements de taux d’intérêt beaucoup plus élevés qu’anticipé. Cette contraction abrupte des dépenses pourrait réduire le niveau de l’inflation, mais aussi pousser l’économie vers une récession.

Au Canada, la banque centrale a pour mandat principal de contenir l’inflation, alors qu’aux États-Unis, la Fed doit aussi tenir compte du marché de l’emploi.

Dans les deux pays, la situation de l’emploi s’est détériorée au cours des derniers mois. Cette conséquence des politiques adoptées par les banques centrales a eu pour effet de limiter l’inflation salariale, même si celle-ci reste encore importante, et elle pourrait également permettre à la Fed de réduire ses taux dans un avenir prochain.

Les banques centrales doivent donc poursuivre leur délicat jeu d’équilibriste, oscillant entre le maintien de taux trop élevés qui pousseraient éventuellement l’économie en récession, et une réduction trop rapide de ces mêmes taux qui stimulerait l’économie et créerait une augmentation de la demande et évidemment des prix, provoquant alors un retour de l’inflation.

Situation de l’emploi

Au Canada, le taux de chômage s’est situé à 6.4 % en juin, en hausse par rapport au mois précédent. Le nombre de travailleurs a diminué de 1400, ce qui est nettement inférieur aux attentes de création de quelque 25 000 emplois. La croissance du salaire horaire est restée trop élevée et s’est révélée en nette accélération par rapport aux attentes puisqu’elle affichait une augmentation de 5,6 % sur une base annuelle. Depuis plusieurs mois et malgré une augmentation confirmée du nombre d’emplois créés, la forte immigration que connaît le Canada demeure la principale raison de l’augmentation constante du taux de chômage.

Les dernières données concernant l’emploi aux États-Unis ont surpris, puisqu’elles ont démontré une hausse, 206 000 nouveaux travailleurs étant entrés sur le marché, comparativement à des attentes de 190 000. Le taux de chômage est passé à 4,1 %, également supérieur aux attentes. Les données des derniers mois concernant la création d’emplois ont été révisées à la baisse, ce qui a gonflé le taux de chômage. Quant à la croissance des salaires, elle reste trop élevée à 4,1 % et s’est accrue comparativement au mois dernier.

Indicateurs économiques

Indice global des directeurs d’achats 

Les indicateurs du segment manufacturier continuent de se maintenir, près de la moitié des 30 pays démontrant un indice supérieur à 50 (ce qui indique une expansion).

Taux d’inflation

Globalement, l’inflation reste trop élevée pour permettre des réductions de taux importantes. Elle semble cependant engagée dans la bonne direction.

Taux directeurs au Canada, en Europe et aux États-Unis 

Les taux d’intérêt stagnent à un niveau élevé depuis un certain temps maintenant. L’imminence des renouvellements de prêts personnels et d’affaires pourrait forcer les consommateurs et les entreprises à réduire dès maintenant leurs dépenses, en anticipation de taux plus élevés qu’initialement prévu.

Panorama financier stratégie

Notre veille stratégique

Nous suivons l’évolution de l’inflation, des indicateurs avancés concernant la production manufacturière et le secteur des services et de l’emploi, ainsi que les dépenses des consommateurs.

La prudence et la gestion des risques sont toujours nos priorités.

Du point de vue tactique

En juin, nous avons réduit la pondération des actions dans la stratégie de répartition tactique, les perspectives économiques et les indicateurs de marchés commandant toujours une surpondération, mais moins prononcée.

Aux États-Unis, nous avons conservé notre positionnement dans les titres de croissance de grandes capitalisations qui réagissent positivement à une stabilisation des taux d’intérêt et dans ceux qui ont un historique de croissance des dividendes qui sont plus défensifs.

Nous avons gardé une position réduite dans les titres de petites capitalisations qui réagissent bien à des baisses de taux, maintenant repoussées à plus tard dans l’année. Nous avons aussi prolongé notre position dans les titres de pays émergents, qui réagissent positivement à une amélioration de la conjoncture économique globale.

Nous avons confirmé notre surpondération au Japon par rapport à l’Europe. Les perspectives économiques japonaises nous semblent meilleures, mais nous avons couvert une partie de notre exposition au yen, qui reste faible.

Dans la composante du revenu fixe, nous avons augmenté les biais que nous avions déjà et introduit une position dans les titres de gouvernements de pays émergents, qui affichent une croissance économique intéressante.

Nous continuons de privilégier les titres dans les pays développés et la gestion des risques.

Pour savoir comment nos fonds se sont comportés :

Voir nos rendements

Principaux risques

  • Une politique monétaire trop restrictive pourrait causer une récession importante ou d’autres problèmes comme la crise dans les banques régionales américaines.
  • Des taux élevés durant une période prolongée auraient comme conséquence de réduire les profits des entreprises et aussi, de façon importante, les dépenses des ménages.
  • La possibilité d’un épisode de stagflation, c’est-à-dire d’une croissance économique anémique et d’une inflation élevée, est toujours présente. Cette situation est négative pour les marchés boursiers.
  • Le conflit israélo-palestinien pourrait avoir des répercussions sur l’ensemble du Moyen-Orient.
  • Une escalade du conflit en Ukraine pourrait déborder vers d’autres pays européens.
  • Il est également possible qu’il y ait une aggravation des tensions entre la Chine et les États-Unis concernant Taiwan.
Yann Furic, B.B.A., M. Sc., CFA
Gestionnaire principal, répartition d’actifs et stratégies alternatives

Source des données : Bloomberg

Les informations contenues aux présentes proviennent de sources que nous jugeons fiables; toutefois, nous n’offrons aucune garantie à l’égard de ces informations et elles pourraient s’avérer incomplètes. Les opinions exprimées sont basées sur notre analyse et interprétation de ces renseignements et ne devraient en aucun cas être considérés comme une recommandation. Pour toutes questions, n’hésitez pas à communiquer avec votre conseiller en gestion de patrimoine ou votre spécialiste en matière fiscale, comptable ou juridique.

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