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Yann Furic
B.B.A., M. Sc., CFAMD

Gestionnaire principal, répartition d’actifs et stratégies alternatives

Ce qui a fait bouger les marchés :

Aucun changement du taux directeur de la Banque du Canada ni de celui de la Fed.
Ralentissement de l’économie canadienne sans récession.
Croissance continue de l’économie américaine.
Niveaux records du marché américain, propulsé par le thème de l’intelligence artificielle.

 

 

SURVOL DES BOURSES MONDIALES

Pays

Indice

Rendement
(du 1er au 29 février 2024)

Évolution

Rendement cumulatif
(depuis le 1er janvier 2024)

Canada

S&P/TSX

1 ,82 %

2,38 %

États-Unis

S&P 500

6,94 %

10,18 %

Nasdaq

7,83 %

10,40 %

Bourses internationales

EAFE

3,38 %

5,35 %

Pays émergents

6,35 %

2,75 %

Chine

MSCI Chine

10,04 %

-0,33 %

*Tous les chiffres sont en devise canadienne. Source : Morningstar Direct. 

Résultats – obligations canadiennes

L’indice des obligations universelles FTSE Canada, regroupant les obligations gouvernementales et corporatives canadiennes, a affiché un rendement négatif de 1,71 % depuis le début de l’année (au 29 février 2024).

Source : Morningstar Direct.

Notre analyse des évènements

City scape image
Paysage urbain avec gratte-ciels

Bonnes performances des marchés boursiers

  • Les marchés boursiers ont affiché des rendements intéressants depuis le début de l’année : 10,1 % dans le cas du S&P 500, 10,4 % pour le MSCI Japon, 5,3 % pour les marchés internationaux (MSCI EAEO), 2,4 % pour le S&P/TSX Composé, et 2,7 % pour les marchés émergents. (Tous les rendements sont en dollars canadiens.)
  • Les résultats des entreprises américaines pour le 4e trimestre de 2023 ont surpassé les attentes, notamment dans le cas de la compagnie NVIDIA, qui a tiré profit du fort engouement pour le thème de l’intelligence artificielle.
  • La Réserve fédérale américaine (Fed) a maintenu son taux directeur à la fin janvier et laissé entendre qu’une baisse des taux en mars ne faisait plus partie de son scénario de base. Les réductions de taux pourraient se produire plus tard, sans doute vers le milieu de l’année 2024. Lors d’une allocution devant le Congrès américain le 7 mars, le président de la Fed Jerome Powell a laissé entendre qu’un recul des taux était prévisible dans un avenir prochain.
  • La Banque du Canada (BdC) a maintenu son taux directeur à son niveau actuel de 5 % lors de la rencontre du 5 mars.
  • La Banque centrale européenne (BCE) devrait débuter ses coupures de taux à la fin du premier semestre, possiblement en juin.
  • Pour ce qui est des attentes concernant le fléchissement des taux du marché, une première baisse est escomptée au Canada durant la période estivale de juin et juillet, suivie de trois ou quatre autres reculs de 0,25 % en 2024. Aux États-Unis, les baisses débuteraient en juin 2024 et totaliseraient plus de 1 % d’ici la fin de l’année. Pour ce qui est de l’Europe, première réduction en juin également, avec d’autres reculs totalisant 1 % d’ici décembre 2024.
  • L’annonce d’un taux d’inflation annuel au Canada de 2,9 % pour le mois de janvier est une bonne nouvelle pour les marchés et une baisse remarquée par rapport au mois précédent. Aux États-Unis, le taux d’inflation annuel a reculé à 3,1 % en janvier, alors qu’il était de 3,4 % en décembre. Il a toutefois été supérieur aux attentes du marché, qui espérait une baisse à 2,9 %.

Quelques scénarios possibles

  • Le scénario le plus positif consisterait en une réduction des taux due uniquement à un recul de l’inflation, sans ralentissement économique accentué.
  • Dans le cas où l’économie américaine reste vigoureuse, il est possible que la Fed consente un nombre moins élevé de réductions de taux qu’anticipé par le marché. Cette décision aurait un effet négatif sur le dollar canadien si la Banque du Canada se voit dans l’obligation de réduire ses taux pour éviter un déclin des dépenses des ménages lors de la vague de renouvellements hypothécaires de 2025-2026.
  • Un autre cas de figure pourrait se présenter, selon lequel les taux devraient être abaissés pour relancer une économie confrontée à une récession.
  • Enfin, une dernière hypothèse impliquerait une inflation en réaccélération alors que, côté économie, la situation se détériore. Cet état de stagflation serait le scénario le plus négatif.
  • Les marchés vont donc continuer de réagir à l’inflation et s’attendre à des baisses dès la fin du premier semestre.

Autres considérations économiques

Une baisse des taux serait aussi une bonne nouvelle pour les petites et moyennes entreprises qui pourraient alors trouver plus facilement du financement et participer à la reprise économique.

Les données économiques semblent démontrer un ralentissement, les hausses de taux se frayant un chemin à travers l’économie et réduisant progressivement la consommation des biens et services non essentiels.

Situation de l’emploi

Au Canada, le taux de chômage a atteint 5,8 % en février, comparativement à 5,7 % le mois précédent et en ligne avec les attentes du marché. 40 700 emplois ont été créés en février :  il s’agissait principalement d’emplois à temps plein (+70 600), alors que les emplois à temps partiel ont connu un déclin (-29 900). L’inflation salariale est à la baisse, passant de 5,3 % à 4,9 % sur une période d’un an. La Banque du Canada considère néanmoins ce taux toujours trop élevé selon ses attentes. La forte immigration que connaît le Canada explique la persistance de cette inflation salariale. Malgré une création d’emplois substantielle, le taux de chômage augmente, lui aussi.

Les dernières données d’emploi aux États-Unis ont surpris : elles étaient encore une fois à la hausse alors que 275 000 emplois ont été créés comparativement à des attentes de 200 000. Mentionnons que la révision des données des deux derniers mois contrebalance cependant une partie de ces gains. Le taux de chômage passe donc de 3,7 % à 3,9 %. Pour sa part, la croissance annuelle des salaires reste trop élevée à 4,3 %, mais affiche une baisse par rapport au mois précédent.

 

Indicateurs économiques

Indice global des directeurs d’achats 

Les indicateurs du segment manufacturier continuent de s’améliorer, 15 des 30 pays affichant un indice supérieur à 50, ce qui signale une expansion. Du coté des services, la croissance se poursuit, mais reste faible en Europe et tombe en contraction en France et en Allemagne.

Taux d’inflation

Il est encore trop élevé, mais certains indicateurs pointent dans la bonne direction. Au Canada, l’inflation sur le plan des salaires est encore trop forte.

Taux directeurs au Canada, en Europe et aux États-Unis 

Les taux d’intérêt semblent stagner à un niveau qui pourrait avoir un impact important sur les dépenses des ménages et des entreprises lors du renouvellement prochain des prêts. Cette situation ralentira encore davantage la consommation des ménages et les investissements, particulièrement au Canada, où un nombre élevé d’hypothèques d’un terme de 5 ans viendra à échéance d’ici 24 mois.

Panorama financier stratégie

Notre veille stratégique

Nous suivons l’évolution de l’inflation ainsi que les indicateurs avancés concernant la production manufacturière et le secteur des services et de l’emploi. Une détérioration observée dans ces secteurs nous pousserait à être encore plus prudents.

Une amélioration notable des indices manufacturiers coïncidant avec un retour de l’inflation à 2 % seraient des signes forts d’une reprise économique, mais surtout de la possibilité d’un atterrissage en douceur de l’économie.

La prudence et la gestion des risques sont toujours nos priorités.

Tactiquement

En février, nous avons procédé à des changements importants dans le Fonds de répartition tactique d’actifs.

Sur le plan de la composante revenu fixe, nous avons réduit les obligations gouvernementales canadiennes pour investir dans les indices de référence obligataires canadien et américain. Nous avons aussi pris une position dans des obligations américaines à rendement élevé et dans le crédit corporatif canadien et américain.

Pour la composante actions, nous avons vendu la portion canadienne pour augmenter les actions américaines et étrangères.

Aux États-Unis, nous avons conservé notre positionnement dans les titres de croissance de grandes capitalisations qui réagissent positivement à une stabilisation des taux d’intérêt et dans ceux qui ont un historique de croissance des dividendes qui sont plus défensifs.

Nous avons augmenté notre position dans les titres de petites capitalisations qui réagissent bien à des baisses de taux.

Nous avons conservé notre surpondération au Japon par rapport à l’Europe, les perspectives économiques japonaises nous semblant meilleures.

Nous avons également pris une position dans les pays émergents.

Nous continuons de privilégier les titres dans les pays développés et la gestion des risques.

Pour savoir comment nos fonds se sont comportés :

Voir nos rendements

Principaux risques

  • Une politique monétaire trop restrictive pourrait causer une récession importante ou d’autres problèmes comme la crise dans les banques régionales américaines.
  • Des taux élevés durant une période prolongée auraient comme conséquence de réduire les profits des entreprises et aussi, de façon importante, les dépenses des ménages.
  • La possibilité d’un épisode de stagflation, c’est-à-dire d’une croissance économique anémique et d’une inflation élevée, est toujours présente. Cette situation est négative pour les marchés boursiers.
  • Le conflit israélo-palestinien pourrait avoir des répercussions sur l’ensemble du Moyen-Orient.
  • Une escalade du conflit en Ukraine pourrait déborder vers d’autres pays européens.
  • Il est également possible qu’il y ait une aggravation des tensions entre la Chine et les États-Unis concernant Taiwan.
Yann Furic, B.B.A., M. Sc., CFA
Gestionnaire principal, répartition d’actifs et stratégies alternatives

Source des données : Bloomberg

Les informations contenues aux présentes proviennent de sources que nous jugeons fiables; toutefois, nous n’offrons aucune garantie à l’égard de ces informations et elles pourraient s’avérer incomplètes. Les opinions exprimées sont basées sur notre analyse et interprétation de ces renseignements et ne devraient en aucun cas être considérés comme une recommandation. Pour toutes questions, n’hésitez pas à communiquer avec votre conseiller en gestion de patrimoine ou votre spécialiste en matière fiscale, comptable ou juridique.

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