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Nous avons connu jusqu’ici une année bien chargée, aucun doute là-dessus!

Les marchés aussi, et en cette période de reprise, nous avons voulu interroger Yann Furic, notre gestionnaire principal, répartition d’actifs et stratégies alternatives, concernant les perspectives économiques et financières des derniers mois de l’année. Les grands enjeux de l’heure ont retenu notre attention.

ENJEU : Les élections américaines

Quel impact les élections de novembre 2020 auront-elles sur l’économie? La prise du pouvoir par les démocrates ou par les républicains sera-t-elle un facteur déterminant pour la suite des choses?

Des différences importantes existent entre les deux partis. Un deuxième mandat pour le président Trump équivaudrait certainement à une attitude plus dure envers la Chine, avec laquelle les négociations achoppent présentement. Il favoriserait aussi un retour de la production manufacturière aux États-Unis et la réduction des règlementations environnementales, entre autres.

Par ailleurs, une présidence Biden impliquerait sans doute une augmentation des impôts des sociétés et des dépenses d’infrastructures, particulièrement pour des projets environnementaux, ainsi qu’un accroissement de la règlementation et des politiques visant à réduire les inégalités sociales.

C’est une année d’élection présidentielle, mais il ne faut pas oublier que la composition des deux chambres du Congrès (Sénat et Chambre des représentants) pourrait aussi changer. Présentement, le Sénat est à majorité républicaine et la Chambre des représentants à majorité démocrate. La question n’est donc pas seulement de savoir quel parti gagnera la présidence, mais aussi quel parti contrôlera quelle chambre du Congrès.

Les élections auront lieu le 3 novembre, mais il est probable que les résultats ne seront pas connus le soir même puisque le vote par la poste devrait être important en ces temps de pandémie.

ENJEU: Une deuxième vague de la COVID-19

On a évoqué depuis plusieurs mois la possibilité d’une deuxième vague de la pandémie de la COVID-19. Comment cette menace risque-t-elle d’influencer l’économie mondiale et locale?

La menace d’une deuxième vague est bien réelle, telle qu’observée déjà dans certains pays européens comme l’Espagne et la France. Pour le moment, plusieurs secteurs d’activité manufacturière ou industrielle connaissent une réouverture partielle ou même complète en Amérique du Nord, et les autorités gouvernementales surveillent de près la situation, mais un retour au confinement complet n’est pas encore sur la table.

Les petites entreprises ont payé le prix de cette crise et nombre d’entre elles ont fermé leurs portes définitivement. Les secteurs les plus touchés (restauration, tourisme, voyages, loisirs et hôtellerie) ne se sont toujours pas remis et ont multiplié les mises à pied et les demandes d’aide gouvernementale. Quant aux compagnies plus importantes, elles profitent de la vigueur de la reprise et devraient retrouver rapidement leur niveau d’activité prépandémie. Par ailleurs, le déficit budgétaire canadien est estimé à 343 milliards de dollars pour l’exercice financier 2020-2021.

Certaines régions dans le monde comme l’État d’Israël ont dû retourner au confinement à cause d’une escalade de la propagation du virus. Dans le cas de la ville de Melbourne, en Australie, les citoyens se sont vu imposer l’ensemble des restrictions, et même plus. C’est dire que le risque est présent et que les répercussions économiques d’une réactivation des mesures les plus contraignantes de la crise sanitaire est considérée avec appréhension par tous les acteurs impliqués, que ce soit les gouvernements, les entreprises ou la population.

ENJEU: Tensions entre la Chine et les États-Unis

Les tensions ne semblent pas connaître de répit. Sont-elles toujours centrées sur le commerce, ou d’autres questions entrent-elles en jeu?

La tension entre ces deux pays augmente de plus en plus. Ce ne sont plus seulement les considérations commerciales qui en sont la cause, mais aussi les nouvelles technologies, comme l’a prouvé la vente forcée de TikTok à des intérêts américains, sous peine d’une interdiction d’exercer ses activités aux États-Unis.

En plus de rapatrier la production manufacturière aux États-Unis, les mesures en litige cherchent à limiter l’accès de la Chine aux nouvelles technologies, comme l’intelligence artificielle, la robotique et les équipements de télécommunications.

Une administration Biden ne serait pas tendre envers la Chine, mais le ton et les méthodes de négociation utilisés devraient différer grandement de celles qu’emploie l’administration actuelle. Une approche moins agressive pourrait réduire la volatilité des marchés, provoquée entre autres par le fait que la politique étrangère américaine est gérée sur la plateforme Twitter.

ENJEU: La performance boursière des FANGMA

Regardons maintenant du côté des marchés boursiers. Le secteur technologique a connu d’excellentes performances. Sa prédominance peut-elle se poursuivre encore longtemps?

Nous pouvons maintenant parler des FANGMA (ou GAFAM) que sont Facebook, Amazon, Netflix, Google, Microsoft et Apple. Ces compagnies étaient déjà bien connues du public, mais la pandémie, l’isolement à la maison et le télétravail ont augmenté leur utilité et accéléré la révolution numérique.

Du point de vue des profits et si on les compare aux autres secteurs économiques, la pandémie a eu peu d’impact sur ces compagnies. Elle a même été positive pour certaines comme Amazon, le commerce en ligne ayant pris encore plus d’ampleur qu’auparavant.

C’est plutôt du côté de l’évaluation que ça se corse. Comment bien évaluer des entreprises qui sont en croissance lorsque les taux d’intérêt sont aussi faibles? Nous venons d’ailleurs de connaître une brève correction boursière de ces titres.

Nous croyons qu’une forte reprise de l’économie sous l’effet de mesures fiscales supplémentaires et d’un vaccin devrait favoriser les titres plus cycliques comme ceux des secteurs financier, des produits industriels, de l’énergie et des matières premières. Ceci ne signifie pas que le prix des titres technologiques baisserait en flèche, mais plutôt que, globalement, les titres plus cycliques remonteraient la pente et gagneraient en importance. La domination du secteur technologique dans le marché serait donc moins grande.

Pour plus d’infos sur le sujet, consultez notre Zoom Finance Express paru dernièrement.

 

UNE CRAINTE : L'inflation

Justement, parlant d’économie, la remontée de l’inflation peut-elle être considérée comme une réelle menace?

Les craintes d’inflation proviennent des liquidités massives que les banques centrales de nombreux pays ont injectées dans leur économie respective. L’introduction de tout cet argent dans les économies aura pour effet de dévaluer les devises.

Présentement, la Réserve fédérale américaine (Fed) anticipe plutôt un risque de déflation et de baisse des prix que d’inflation. Ce même argument a été utilisé lorsque la Banque du Japon a mis en place des mesures d’assouplissement quantitatif. Une situation similaire s’est également produite durant la crise financière de 2008. Dans les deux cas, l’inflation n’a jamais atteint les cibles que s’étaient fixées les banques centrales. Malgré leurs mesures d’assouplissement monétaire, les banques n’ont pas réussi à provoquer une augmentation de l’inflation.

Cette fois-ci, l’un des arguments en faveur du relèvement de l’inflation tient à l’ampleur du déploiement des politiques monétaires. Malgré tout, la vitesse à laquelle circule la monnaie, qui est un bon indicateur d’inflation future, reste faible, ce qui signifie que l’inflation elle-même devrait demeurer faible à court terme.

À plus long terme, l’inflation pourrait remonter, mais plus de dix ans d’assouplissement quantitatif aux États-Unis et au Japon n’ont toujours eu aucun effet.

Ces réflexions ont suscité des questions concernant les répercussions de ces évènements sur vos placements? N’hésitez pas à communiquer avec votre conseiller pour en discuter. Il est disponible et prêt à vous aider.

 


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